À Mayotte après le cyclone, la jeunesse doit s'en sortir seule

Le 20 décembre dernier, sur la place Congrès, à Pamandzi, à Mayotte, le président français Emmanuel Macron déclarait : « Si ce n’était pas la France, vous seriez dix mille fois plus dans la merde. »

Modjid (à droite), Elboua (au centre) et leurs amis, devant une maison qu’ils ont eux-mêmes reconstruite après le cyclone Chido. Le prix des tôles ayant augmenté, ils ont dû se débrouiller pour récupérer les matières premières parmi les débris.

©Olivier Ceccaldi

C’était quelques jours après le passage du cyclone Chido, qui a dévasté l’île le 14 décembre. La déclaration du président, Modjid, 20 ans, l’a prise comme une insulte, alors que ses amis et lui ont dû se débrouiller seuls pour reconstruire les habitations de leur quartier. Ils ont récupéré des tôles, des clous et tout ce qui pouvait être utile. L’aide, elle, n’est venue que tardivement.

« On nous donnait seulement deux bouteilles et quelques boîtes de sardines par famille sans prendre en compte le nombre de personnes », déclare aussi Samir allongé sur un canapé qui lui sert de lit la nuit. Dans son quartier de Pamandzi, les distributions n’étaient faites qu’à ceux qui pouvaient prouver leur identité ainsi que leur adresse.

Un adolescent s'étire sur un canapé posé dehors au milieu de la végétation.

Faïz dort ici tous les soirs depuis le passage du cyclone, dans ce qu’il reste des décombres. « Notre situation était déjà compliquée bien avant que Chido ne détruise tout. Ici la jeunesse s’ennuie, rien ne nous est proposé. »

©Olivier Ceccaldi

Ces directives ont exclu nombre de jeunes de l’île de l’accès à l’aide. C’est le cas de son ami Elboua, qui n’avait plus de papier pour prouver son identité. « Je ne comprends pas qu’on demande à des gens de fournir des documents alors qu’ils viennent, pour la plupart, de tout perdre. À quoi ça sert de savoir qui je suis et où j’habite ? Tout ce qui devrait les intéresser c’est que…

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Auteur: Olivier Ceccaldi