À Montgenèvre, dans les Alpes, Français et Italiens ont manifesté par solidarité avec les migrants

  • Montgenèvre (Hautes-Alpes), reportage

À l’invitation du mouvement italien Un ponte di corpi et de l’association Tous migrants, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, samedi 6 mars, à Montgenèvre, pour dénoncer la pression policière à l’encontre des maraudeurs et la violation systématique des droits des exilés.

« Les solidaires européens ne sont pas des hors-la-loi. » Cette phrase, les bénévoles de l’association Tous migrants n’ont de cesse de la scander. Car les forces de police leur ont infligé de multiples amendes lorsqu’ils effectuent des maraudes en montagne, et sept de leurs « compagnons » ont été condamnés en justice.

Mettre à l’abri des exilés, après qu’ils ont traversé la frontière franco-italienne à Montgenèvre, à 17 km de Briançon, est légal. « Il faut le dire encore et encore », s’emporte Alfred Spira, professeur d’épidémiologie venu manifester. Bénévole pour Médecins du monde, il effectue souvent des maraudes la journée « pour assurer une présence permanente ».

Quand les Italiens ont lancé un appel pour former un « pont d’humanité à travers l’Europe » le samedi 6 mars, Tous migrants et Médecins de monde, qui œuvrent main dans la main, y ont vu une occasion de rappeler la façon dont les droits humains des exilés sont systématiquement bafoués. Ils demandent « la démilitarisation de la frontière ».


« Nous nous sommes promis de ne jamais plus abandonner personne dans la rudesse de nos montagnes »}, a dit Laetitia Cuvelier de l’association Tous Migrants.

Côté français, près de deux cents personnes se sont déplacées, malgré le froid et la neige, pour défiler devant le poste de contrôle de la police de l’air et des frontières (PAF), à Montgenèvre, dernière station de ski avant l’Italie. « Nous nous sommes promis de ne jamais plus abandonner personne dans la rudesse de nos montagnes. Nous serons là, inconditionnellement, sentinelles de vies en danger », a dit aux manifestants Lætitia Cuvelier de l’association Tous migrants.

Elle a cité, un à un, les prénoms des cinq personnes mortes dans ces montagnes lors de leur traversée. « Cette politique qui consiste à renvoyer systématiquement les exilés en Italie est inhumaine, car elle les pousse à emprunter des chemins plus dangereux encore, au péril de leur vie », a-t-elle rappelé.

Les gendarmes, présents en nombre pour encadrer la manifestation, ont directement été visés par un rappel à la loi : « Nous vous appelons à porter assistance en…

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Auteur: Reporterre