À Montpellier, ils proposent du bio en vrac et accessible aux plus démunis

Montpellier (Hérault), reportage

« Qui a commandé des amandes ? » ; « Par ici les lentilles ! » En ce jeudi après-midi, le centre social L’île aux familles a pris des airs de marché. Coincé entre les barres d’immeubles du quartier de la Mosson, à Montpellier, il fourmille d’une activité inhabituelle. Sur des tables, soigneusement alignées dans le hall d’entrée, s’étalent des seaux aux contenus appétissants : miel, fruits secs, plantes aromatiques, légumineuses colorées…

Au milieu du brouhaha, Fatima consulte sa liste : dattes, farine, noisettes, chocolat… « Ici, on trouve de bons produits, bien moins chers que dans d’autres magasins », se réjouit-elle. Elle sort de son cabas de grands bocaux. Car ici, tout est en vrac, tout est bio… et à des prix imbattables. 12,48 € pour un kilo d’amandes, en provenance d’Italie — contre 28 € dans un magasin Carrefour ; 0,71 € le kilo de farine produite localement, ou encore 5,10 € le litre d’huile d’olive extra vierge andalouse.


On s’active parmi les pots et sachets pour tout distribuer. © David Richard / Reporterre

« Notre objectif, c’est de rendre accessible à tous une alimentation de qualité, digne et durable, expose Laure Viart, coordinatrice au sein de Vrac et Cocinas, l’association qui porte le projet. Les habitants des quartiers populaires, pour des raisons financières, géographiques aussi n’ont souvent pas la possibilité d’acheter des produits de qualité. » À ses côtés, Sofia, animatrice au centre social, acquiesce : « Beaucoup de familles aimeraient acheter bio, pour l’environnement, pour leur santé, mais n’en ont juste pas les moyens. »

« Nous voulons lutter contre les inégalités alimentaires »

L’alimentation est un marqueur des inégalités sociales en France. D’après une étude de l’Anses, les plus pauvres mangent moins et plus mal que les classes aisées — sodas, viande, produits industriels. La précarité alimentaire explose, en particulier depuis la crise sanitaire. D’où l’ambition de Vrac et Cocinas, créée en décembre 2020 : « Nous voulons lutter contre les inégalités alimentaires », résume Laure Viart.


La table des pâtes et sauces tomate. © David Richard / Reporterre

Ce tour de force, l’association l’a réalisé en partant du modèle du groupement d’achat : il s’agit habituellement d’un collectif de personnes qui s’organise en autonomie afin d’acheter des produits en direct auprès des producteurs. À la Mosson, comme dans les autres…

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Auteur: Lorène Lavocat Reporterre