A Montpellier, l’éducation nationale se paye 3000 personnes en manif pour une grève historique

Une journée de grève et de manifestation particulièrement suivie dans l’éducation a mis près de 3000 personnes dans les rues de Montpellier ce jeudi 13 janvier. Récit de cette journée avec Le Poing.

Une mobilisation historique

Dès 13h une petite foule se masse derrière les grilles du jardin du Peyrou, pour une assemblée générale appelée par l’ensemble des syndicats participants au mouvement à Montpellier. Soit onze organisations, sans compter les associations de parents d’élèves.

S’y expriment de belles congratulations, alors que les premiers chiffres de la participation à la grève dans l’éducation nationale sont déjà tombés. C’est qu’ils impressionnent : les syndicats annoncent, à l’échelle du pays, 75% d’enseignants grévistes dans le primaire, 62% dans le secondaire ( le ministère avance respectivement 38,4% et 23,7 % ). “En 23 ans de carrière, je n’ai jamais vu ça, avec en plus une telle unité syndicale, c’est extraordinaire”, nous confie Sabine, enseignante à l’école élémentaire Sigmund Freud de Montpellier, syndiquée à Force Ouvrière.

Précarité, absurdistan protocolaire et austérité budgétaire

On y égrène aussi les raisons de la colère. On parle des successions abracadabrantesques de protocoles sanitaires. “On en est à plusieurs dizaines de protocoles différents depuis le début de la crise sanitaire !”, s’exclame un instit. Il faut dire que le ministère n’a pas un don inné pour la communication : un des tout récents changements de protocole a été annoncé, avant même que l’info ne circule en interne dans l’institution, dans les colonnes du Parisien… dans un papier réservé aux abonnés. 

Mais la colère liée à la gestion de la situation sanitaire trouve des racines bien plus profondes. Dans le sentiment que les moyens ne sont pas mis là où il faut, que l’agitation ministérielle cherche à grand peine à masquer un désastre que personne ne peut plus ignorer dans l’éducation nationale. “Des milliers d’heures de cours ont sauté l’année scolaire précédente, faute de remplacements des profs isolés ou absents. Et plutôt que d’investir des moyens à la hauteur de la situation en créant les postes nécessaires, le ministère préfère embaucher des étudiants précaires pour faire la garderie, ou se reposer sur les familles via les cours à distance”, tonne un tribun au milieu de l’assemblée. Même constat de désinvestissement de l’Etat au niveau du matériel de protection sanitaire : les professionnels…

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Auteur: Le Poing