Deux mercredis par mois, Thom Lissouere tient une permanence à la « Mano », maison de quartier de Nantes Nord, îlot coloré dans un environnement en plein chantier. Une dame âgée vient le trouver pour qu’il l’aide à changer de médecin traitant. « Je ne veux plus y aller car elle me prend de haut et j’en ressors stressée à chaque fois, expose-t-elle. Je voudrais trouver un bon médecin mais je ne suis pas capable d’utiliser Doctolib. »
Le médiateur en santé lui répond que c’est son droit et qu’ils peuvent chercher ensemble une solution. Sauf qu’au fil de la discussion, son visage se ferme ; elle quitte la pièce en un éclair, sans un mot d’explication…
« Ces situations arrivent souvent, commente-t-il. Il y a certainement une souffrance à apaiser derrière cette demande. On va essayer de repérer où elle habite et si elle est déjà en lien avec d’autres acteurs du quartier…»
Thom Lissouere fait partie des premiers médiateurs en santé installés par la ville de Nantes dans quatre quartiers en mars 2020 : Nantes Nord, Bellevue, Le Breil et l’île de Nantes. Une expérimentation rare à l’échelle d’une ville, confiée à l’association Les Forges médiation.
Donner du temps
Leur rôle ? Favoriser l’accès aux soins (médecins généralistes, spécialistes) et promouvoir la santé (informations sur la vaccination, les risques cardiovasculaires…). « Dans les quartiers populaires, les habitants sont doublement pénalisés : leur état de santé est moins bon et il y a moins de généralistes, explique Marlène Collineau, adjointe à la maire de Nantes chargée de la santé. En installant ces médiateurs, on a voulu donner le temps qui manque cruellement aux professionnels de santé pour raccrocher aux soins les personnes les plus isolées. »
Les médiateurs vont au-devant des habitants de diverses manières : permanences, déambulations au pied des immeubles, visites à domicile… « On…
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Auteur: Florence Pagneux, correspondante régionale à Nantes