À Nantes, les tracteurs des luttes sociales


Histoire : luttes paysannes et victoires sociales dans le pays nantais


En haut : des tracteurs devant le Château des Ducs le Premier Mai 2024
En bas : Tracteurs en manifestation en 1968 à Nantes

L’image est puissante ce 1er mai 2024 devant le Château des Ducs, à Nantes. Alors qu’une manifestation explosive vient de défiler dans le centre-ville, tenant la police en respect et multipliant les actions, une dizaine de tracteurs alignés le long de la voie de tramway trônent fièrement. Symboliquement, ils ont roulé en marche arrière pendant le défilé, pour affirmer une présence paysanne dans la manifestation, mais aussi «pour dénoncer un monde qui marche à l’envers».

Les tracteurs arborent des panneaux aux messages percutants : «paysan.e.s contre le capitalisme», «c’est la FNSEA qu’il faut dissoudre» ou «à quand la séparation de la FNSEA et de l’État».

Face au château, un “banquet paysan” réunit des centaines de personnes autour de grillades et de denrées locales, produites et amenées par ces paysan.ne.s en lutte. L’un d’eux s’enthousiasme : «énorme quantité de couverts plus de 400 !» L’ambiance est sympathique et permet à chacun de terminer une marche parfois tendue de façon joyeuse.

Un tract avait été diffusé par des “paysans autonomes” pour appeler à ce banquet. Il expliquait : «aujourd’hui, c’est le 1er mai et comme vous nous sommes là : nous sommes venus en tracteur de tout le département depuis nos fermes […] Depuis les années 1950, la transformation d’une l’agriculture paysanne durable en une agriculture industrielle a été encadrée, planifiée par l’État et ses relais (comme le syndicat dominant la FNSEA, les banques, les grandes coopératives). Cela a permis de maintenir des revenus paysans en dessous de ceux du monde ouvrier, et d’abaisser les coûts alimentaires pour le consommateur. En fait, la dynamique de la société industrielle et capitaliste repose entièrement sur la pression faite sur sa base, c’est-à-dire sur le monde agricole, c’est-à-dire sur la Terre et sur les…

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Auteur: B