À Nîmes, des militant∙es identitaires agressent les opposant∙es à une réunion des sympathisant∙es de Zemmour

Il est 18h30. Derrière les arènes de Nîmes, le grand café de la bourse est bondé. De l’extérieur, on distingue à travers les grandes vitres de l’établissement des dizaines de personnes serrées les unes contre les autres. Devant l’entrée du bâtiment, en guise de service d’ordre, la Ligue du Midi est là. La présence des militant∙es identitaires n’est pas le fruit du hasard. À l’intérieur, c’est une réunion du comité local du parti d’Eric Zemmour, Reconquête Gard, qui se tient.

« Si impossible n’est pas français, sa déclinaison gardoise, elle, est bien de Droite souverainiste et patriote », affichait la section lors de sa création le 11 décembre dernier. Une volonté incarnée par les têtes du parti. Le président, Marc Taulelle, élu à la mairie de Nîmes, s’est vu retiré par le maire LR sa délégation à la construction et à la rénovation énergétique des bâtiments pour avoir fait venir Zemmour dans la ville en octobre, événement qui avait d’ailleurs fait salle comble. Mais la figure la plus connue reste le vice-président, Samuel Lafont. Figure médiatique invitée sur les plateaux télévision, co-responsable des réseaux sociaux pendant la campagne de François Fillon aux dernières présidentielles, co-fondateur du site de désinformation d’extrême droite Damoclès et membre de l’équipe de campagne d’Eric Zemmour… Le CV est bien fourni.

Il faut dire que le terrain gardois est favorable à l’implantation des militant∙es zemmouristes. En 2017, Marine Le Pen était arrivée en tête du premier tour avec 29,3% des suffrages exprimés. Aujourd’hui, de plus en plus de sympathisant∙es des partis de droite rejoignent le mouvement d’Eric Zemmour, celui-ci profitant d’un essoufflement des partis traditionnels. Ainsi, selon ses propres chiffres – que l’on peut par ailleurs soupçonner d’être gonflés – Reconquête enregistrerait 1 000 adhérent∙es ainsi que 3 000 sympathisant∙es déclarés dans le Gard.

Mais cela ne se fait pas sans résistance des militant∙es de gauche. Lors de cette réunion publique, ielles étaient d’ailleurs une quarantaine à manifester devant le café contre les idées de celui qui a été condamné pour la troisième fois pour incitation à la haine. Alors que les militant∙es s’approchent du lieu du rassemblement, les insultes ne tardent pas à fuser avec les identitaires présents devant l’établissement. C’est une banderole qui déclenchera l’agression des opposant∙es à Zemmour par les identitaires armés de lacrymos à…

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Auteur: Clara Maillé