Vous vous apprêtez à lire le second volet de notre enquête « Le littoral, du paradis au cauchemar climatique ». Le premier, Barracuda et poisson-lion : la Méditerranée devient une mer tropicale se trouve ici.
Île de Noirmoutier (Vendée), reportage
« Ça me semble un peu illusoire de trop investir sur l’île. J’ai dit à mes filles : « Quand vous en hériterez, gardez la maison si elle vous plaît, mais sinon, vendez-la rapidement avant qu’une inondation ne fasse baisser les prix. » » Alain Andromaque vit à Noirmoutier, dont les deux tiers du territoire se situent sous le niveau de la mer. Sur cette île située au large de la Vendée, et qui accueille près de 10 000 habitants à l’année et 100 000 l’été, l’océan a toujours constitué à la fois une menace et un atout.
Noirmoutier, « c’est un énorme cordon sableux qui fait face à l’océan, explique Axel Creach, maître de conférences en géographie à Sorbonne université. Derrière, il y a toute une zone basse qui a été poldérisée. Ce sont des zones où la mer viendrait à chaque grand coefficient de marée si elles n’étaient pas protégées par l’Homme. » Cette spécificité a permis l’implantation de marais salants, qui, avec les pommes de terre, font la renommée de l’île.
Les marais salants font la renommée de l’île. © Maïwenn Lamy / Reporterre
En contrepartie, Noirmoutier n’a pas attendu le changement climatique pour essuyer de nombreuses catastrophes naturelles. En 1937, une violente tempête avait quasiment coupé l’île en deux. « Un truc monstrueux par rapport à Xynthia », souligne Axel Creach. En 2010, la tempête Xynthia a plus tard causé la mort de 42 personnes en Vendée et en Charente-Maritime, le département voisin, épargnant relativement l’île de Noirmoutier. Autre année mémorable, 1978, quand une digue a rompu et que 500 hectares de polder ont été submergés pendant plusieurs jours. Cela entraîna des dégâts sur les cultures et les élevages plusieurs années durant. Heureusement, la zone n’était pas habitée et les dommages ont donc été limités.
À Noirmoutier, les sociétés humaines mènent ainsi « une lutte permanente face à la mer. Il faut tenir ce territoire », résume Marc Robin, responsable scientifique de l’Observatoire régional des risques côtiers des Pays-de la Loire.
Jusqu’à 80 cm de hausse du niveau de la mer
Seulement, le changement climatique vient accroître les risques de submersion marine qui pèsent sur l’île. Selon le Groupe d’experts…
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Auteur: Maïwenn Lamy Reporterre