À Notre-Dame-des-Landes, les luttes écologistes peaufinent leur stratégie

Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage

Pour prendre des nouvelles des luttes écologistes en France, dans leur diversité et leur inventivité, c’est à la zad de Notre-Dame-des-Landes qu’il fallait être, ce week-end des 9 et 10 juillet. Le lieu de la bataille victorieuse contre le projet d’aéroport, abandonné en 2018, est toujours occupé par d’anciens opposants qui y mènent divers projets agricoles, politiques et culturels. Il a accueilli pendant deux jours le festival Zadenvies. L’occasion de célébrer les dix ans de l’opération César, point d’orgue de la mobilisation anti-aéroport, mais surtout de rassembler des militants et des curieux venus de partout en France pour discuter et s’organiser.

Entrepôts Amazon, fermes-usines, extensions de sablières, mégabassines… Les objets de mécontentement sont nombreux, et les manières de s’y opposer aussi. Ce week-end a permis de parler stratégie et cohésion entre les collectifs, sans oublier de profiter de moments conviviaux et musicaux. Sous un soleil généreux, plusieurs centaines de personnes sont venues débattre et festoyer. Une mobilisation moins importante que les éditions précédentes, mais avec des participants non moins déterminés.

La levée d’un tronc, pour en faire un poteau d’escalade. © Théophile Pouillot-Chévara/Reporterre

Quoi de mieux que le site d’une lutte réussie pour se redonner de l’entrain ? De nombreux débats ont porté sur la stratégie des luttes et les façons de s’organiser. La zad de Notre-Dame-des-Landes continue d’inspirer de nombreux militants écolos. Créer un rapport de forces par une présence sur le terrain ou des actions visibles est essentiel. Mais lutter, c’est aussi « fouiller » dans des dossiers administratifs pour tenter de faire annuler des permis de construire ou des autorisations préfectorales. « Les moyens juridiques sont utilisés dans 77 % des luttes », rappelle Chloé Gerbier, juriste de l’association Terres de luttes, citant l’étude « Les David s’organisent contre Goliath ».

Un membre du collectif Bretagne contre les fermes-usines. © Théophile Pouillot-Chévara/Reporterre

Pour cela, il faut développer une forme « d’expertise » ou savoir aller chercher des compétences, comme en ont témoigné plusieurs collectifs. C’est le cas, par exemple, des opposants au projet de poulailler géant à Langoëlan, en Bretagne.

« Nous avons fait appel à une naturaliste indépendante pour mener une contre-étude d’impact, qui a révélé la présence…

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Auteur: Reporterre