À Orly, Alicia, 13 ans, privée de liberté par l’État français


Alicia* arrive dans le tribunal, escortée par trois policiers. Pull à rayures, jeans, baskets, elle a 13 ans et le visage fermé. Durant un court échange avant l’audience, Marine Simon, son avocate, apprend qu’Alicia n’a pas mangé depuis la veille. « Ils ne lui ont pas donné de couverts, expliquera-t-elle au juge. Cette enfant n’a tout simplement pas mangé. » Alicia est arrivée du Bénin le 4 décembre. Depuis, elle est en zone d’attente (ZA) à Orly, un espace où les personnes étrangères sont maintenues notamment lorsqu’elles ne remplissent pas les conditions pour entrer sur le territoire français, ou lorsqu’elles veulent demander l’asile.

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Le prénom a été changé.

Politis avait évoqué la situation d’Alicia il y a quelques jours, en suivant la députée Elsa Faucillon, exerçant son droit de visite parlementaire dans la zone d’attente. En juin 2023, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a demandé à la France de « mettre fin à l’enfermement des enfants » dans les centres de rétention administrative et les zones d’attente. Depuis 2012, la France a été condamnée onze fois par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) concernant la rétention des mineurs. Pour l’avocate, « Il est déjà aberrant que des enfants accompagnés soient maintenus en détention. Alors une enfant comme ça, isolée… »


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L’audience a lieu dans une petite salle du tribunal administratif de Melun. Derrière le…

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Auteur: Pauline Migevant