À Paris, un même cortège pour l'environnement et les salaires

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Paris (Île-de-France), reportage

La question des salaires, prioritaire lors de la journée de grève interprofessionnelle du 27 janvier, aura fait se côtoyer des milieux radicalement différents. Le cortège parisien en témoigne : les cheminots ouvrent le bal, des enseignants dansent en maillots de bain pour moquer le séjour de Jean-Michel Blanquer à Ibiza, des salariés du nettoyage ou encore des travailleurs sans-papiers de La Poste se font entendre. Au milieu de cette ébullition, les salariés de l’énergie et de la métallurgie ont la part belle. 

L’air concentré derrière ses lunettes, Stéphane Avonture, secrétaire adjoint de la CGT chez Engie Thermique France, échange ses coordonnées avec d’autres manifestants. Pour lui, cette journée mobilise autour d’un « triptyque : la défense des salaires, la défense des usagers, et la défense du service public de l’énergie ». De quoi porter haut une réflexion sur un modèle économique incluant conditions de travail dignes, justice sociale et transition énergétique. 

Le cortège place de la Bastille à Paris, jeudi 27 janvier. © Maïa Courtois / Reporterre

« La seule réflexion à avoir, c’est l’indépendance énergétique de la France. Quand on sera autonomes, avec des moyens de production décarbonés, on aura rempli les objectifs de la transition écologique », insiste le responsable syndical. « Et cela fera baisser les factures des Français », ajoute-t-il, en écho au mouvement de grève qui agite EDF sur le prix de l’énergie. « Tant qu’on ne fait pas ça, nous resterons prisonniers du marché européen et de la Bourse. » 

L’enjeu d’une production énergétique régulée sur le plan de la concurrence comme du respect de l’environnement croise celui de la sauvegarde de l’emploi. Le gouvernement Macron a lancé un plan hydrogène, tandis que les annonces sur un investissement massif dans la transition énergétique de l’industrie s’accumulent ces derniers mois. Mais sur le terrain, ces orientations se font parfois au détriment des travailleurs de ces secteurs. 

« Sous couvert d’écologie, ils en profitent pour délocaliser »

« Sous couvert d’écologie, ils en profitent pour délocaliser notre branche thermique et hybride, vers des pays comme l’Espagne ou la Roumanie où le coût de la masse salariale est moindre », expose Mickaël Lhuillery, ingénieur exerçant au centre Renault de Lardy (Essonne). Alors que ce site spécialisé dans la recherche et les essais comptait jusqu’à il y…

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Auteur: Reporterre