« Ma femme et moi, nous avons nettoyé notre maison, mis de la vodka sur la table, des concombres et des tomates de notre jardin, versé du café, fermé la porte à clé et nous sommes partis. Je l’ai laissée à celui qui viendra vivre dans notre maison, qu’il soit ennemi ou non. C’est un être humain. Un être humain ordinaire ne veut pas la guerre. »
Un réfugié d’Artsakh, arrivé en Arménie, le 29/09/23, pour Brut
En septembre dernier, les Arméniens de la République d’Artsakh [1] (Haut-Karabakh) ont été victimes du parachèvement des politiques d’épuration ethnique menées par l’Azerbaïdjan et son dictateur Aliyev. Alors que la guerre de 2020 avait abouti à un cessez-le-feu, que l’Azerbaïdjan avait déjà repris une partie des territoires, et qu’une force de maintien de la paix russe devait assurer la sécurité des Arméniens pendant cinq ans, le gouvernement azerbaïdjanais a lancé une guerre-éclair sur la petite enclave déjà bien affaiblie par un blocus de dix mois. Empêchant les approvisionnements de nourriture ou de médicaments de l’Arménie vers l’Artsakh, le régime azerbaïdjanais a affamé la population sur place. Puis, c’est en attaquant militairement le 19 septembre 2023, et en tuant plus de 200 civils, que l’Azerbaïdjan vient de s’assurer le contrôle de la capitale de l’Artsakh, Stepanakert ainsi que de ses provinces.
La République d’Artsakh, capitulant, avait même annoncé qu’elle procéderait à sa propre dissolution le 1er janvier 2024 [2], mais dans les faits le projet d’épuration d’Aliyev a été couronné de succès dès la fin de ce mois de septembre lorsque la quasi-totalité des 120 000 Arménien.nes d’Artsakh [3] a pris la route, par le corridor de Latchine, débutant un exode de plusieurs jours pour parcourir la centaine de kilomètres les séparant de la frontière arménienne. Fermant leur maison pour un départ qu’ils savent sans retour, empaquetant un…
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Auteur: Élodie Gavrilof-Dernigorossian , Marie Sonnette-Manouguian