À quand le virement de bord écolo du Vendée Globe ?

Patrice Lanoy est journaliste et écrivain. Membre et ancien président de l’association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI), il est aussi ancien moniteur et cadre au Centre nautique des Glénans, participant et organisateur de nombreuses régates.


Dans un ultime festival de tactiques entre les cinq premiers, après un peu moins de trois mois de mer, le Vendée Globe 2020/2021 arrive au port. Honneur aux marins et aux trois caps.

Une péripétie de cette neuvième édition que personne ne voudra oublier : la fortune de mer de Kevin Escoffier. Les 18 mètres de fibres de carbone de son PRB soudain brisés dans la houle, au sud du cap de Bonne Espérance. Et son sauvetage par Jean Le Cam, qui le sortit de l’eau et le conduisit jusqu’à un navire de la Marine nationale, puis reprit sa course avec son éternelle bonne humeur.

Ni Le Cam ni ses compères navigateurs n’auront cette année battu le record de 74 jours (en 2016/2017). Mais le doyen de cette neuvième édition, né en 1959, et avec qui Tabarly renversa un bateau, peut se remémorer qu’il fallut en 1968 plus de 313 jours à Robin Knox-Johnson pour revenir à bon port (et il fut le seul à terminer). Quatre fois plus de temps pour le tour de la planète qu’aujourd’hui !

C’était il y a 52 ans. En l’espace d’à peine deux générations de coureurs, cette pratique a changé de dimension. Mais le Vendée Globe, aventure de voile devenu spectacle médiatique, peut-il toujours être considéré comme écolo-compatible ? Entre collisions avec des ofnis (« objets flottants non identifiés » aussi variés que des conteneurs ou des cétacés), une régate un peu irréelle de bolides autour d’une calotte antarctique dont la fonte commence, comme sa cousine du Grand Nord, à l’état préoccupant, et surtout une débauche de matériaux peu écologiques, l’évènement indique-t-il la bonne direction ? Le Vendée Globe a-t-il aujourd’hui du sens ou relève-t-il d’une sorte de gâchis stérile à la surface des océans ?

Sur les pontons, poser la question écologique du Vendée Globe est délicat

À y regarder de près, on louvoie ici entre les…

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Auteur: Reporterre