La question de la violence a récemment été mise en tension avec celle de l’écologie politique, à travers la dissolution – finalement annulée par le Conseil d’État – du collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre. Argument invoqué : les affrontements avec les forces de l’ordre lors des manifestations, mais surtout la violence contre les biens, en particulier ce printemps à Sainte-Soline.
« Un cap supplémentaire a été franchi » dans la violence, tant lors des manifestations contre la réforme des retraites que lors du rassemblement contre les mégabassines à Sainte-Soline, estimait le rapport de la commission d’enquête sur les « groupuscules violents » rendu public ce 14 novembre. Désobéissance civile pacifiste nécessaire pour les uns, illégalisme violent à réprimer pour les autres. Qu’en est-il vraiment ?
La violence comme rituel et comme spectacle
Dans l’immense majorité des cas, pour les activistes écologistes, le franchissement de la légalité advient lorsqu’ils estiment que toutes les tentatives de contestations démocratiques ont été épuisées. Ensuite, certains éléments ethnographiques semblent nous indiquer que dans les pratiques de dégradations, de désarmements, d’occupations illégales ou de manifestations de masse menant à la confrontation, la violence est avant tout une tentative politique de reprendre le pouvoir sur un monde menaçant par l’ouverture d’un nouvel imaginaire spectaculaire.
Il faut souligner que les mobilisations écologistes semblent faire office de catalyseur des luttes, et apportent de ce fait une diversité de tactiques militantes dont l’intensité est variable, mais dont la violence reste essentiellement codée et limitée. Ces observations ethnographiques convergent, à ce titre, avec les travaux de terrain portant sur la violence émeutière, laquelle obéit à une casuistique de l’affrontement, un désordre chaotique et pourtant réglé…
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Auteur: David Porchon, Doctorant en sciences politiques, AgroParisTech – Université Paris-Saclay