Imane Maarifi, infirmière en réanimation, a intégré le collectif de soignants Les Blouses blanches pour Gaza. Quelques semaines plus tard, un médecin de l’ONG PalMed lui donne un ordre de mission : Gaza en temps de guerre.
Le 21 janvier, j’embarque pour Le Caire, laissant derrière moi famille et amis. J’ai rédigé un testament chez le notaire. C’est dans son bureau que l’option de ma mort s’est matérialisée. Je suis accompagnée de chirurgiens et de médecins. Je ne les connais pas mais une chose nous lie : chaque soir, peut-être que nos familles nous pleureront ensemble. Nous entrons par Rafah, nos premiers pas en Palestine sont pleins d’émotions. Nous sommes bouleversés par la traversée de ces camps de fortune, ghettoïsés, sales, humides, mais surtout par les regards des civils palestiniens : tristes, vides, hagards.Et endeuillés.
À ce moment-là, c’est le génocide qui s’est matérialisé sous mes yeux.
Je découvre d’abord les tentes en plastique aux abords de l’European Gaza Hospital. Les enfants comprennent que nous sommes des étrangers venus prêter main-forte aux héros de cette folie : les soignants gazaouis. Ils nous serrent la main, tapent dedans avec de larges sourires. Ils sont heureux. Nous le sommes aussi ! Presque par magie, ma peur s’éteint. L’hôpital avait l’air beau avant. Avant qu’il ne devienne un espace où la mort et la survie cohabitent. Qui n’est pas endeuillé à Gaza ? Au minimum, les gens ont perdu leur toit. Ceux qui restent là malgré tout vivent dans l’angoisse constante d’y être bombardés. Au pire, ils ont perdu toute leur famille.
Sur le même sujet : À Rafah, les enfants, « premières victimes de l’horreur »
Nous rencontrons le directeur de l’hôpital et je découvre…
La suite est à lire sur: www.politis.fr
Auteur: