À Rennes, Terres de sources veut protéger l’eau tout en aidant les agriculteurs

Pour se rendre sur l’exploitation porcine de Jean-Pierre Huard, à Billé, cinquante kilomètres au nord de la capitale bretonne, le paysage est vert. Le vert flamboyant du maïs à perte de vue, sur des kilomètres. Le maïs est l’aliment indispensable pour nourrir les vaches. Les rares parcelles de blé sont quant à elles plutôt consacrées à l’élevage porcin, secondaire en Ille-et-Vilaine. C’est dans l’un d’entre eux que nous nous rendons.

Au début des années 2010, Jean-Pierre Huard a transformé son exploitation de porcs industriels en une production de porcs racés qui se vend à un bon prix. Un choix plus pragmatique qu’écologiste. À cette époque, la spéculation sur les céréales s’en donnait à cœur joie : «J’étais complètement dépendant des cours mondiaux, j’ai commencé à m’endetter.» L’éleveur a changé de braquet. Désormais sa production part dans la restauration gastronomique, la vente directe et les cantines scolaires.

Il y a deux ans, il a amorcé un nouveau tournant en intégrant le dispositif porté par la collectivité , en charge de l’approvisionnement en eau potable de 500.000 habitants et de la préservation de la ressource. Cette démarche incite les agriculteurs situés à proximité d’un point de captage à améliorer leurs pratiques et modèle d’exploitation. En échange, les collectivités achètent une partie de leur production pour les cantines scolaires. Quant au label Terres de sources, c’est un logo estampillé sur les steaks et les yaourts dans les supermarchés environnants.

Grâce à lui, les consommateurs connaissent l’origine du produit et l’engagement du producteur. À venir : une ristourne en caisse pour les bénéficiaires des aides sociales.

Ce label garantit par ailleurs une juste rémunération du producteur par les industriels, en se basant sur la transparence des coûts. Ainsi, des éleveurs devraient pouvoir être payés dix centimes de plus par kilo de porc. Et le coût sur la traditionnelle galette saucisse — le hot-dog breton — augmenterait d’un…

Auteur : Julie Lallouët-Geffroy (Reporterre)
La suite est à lire sur : reporterre.net