À Rouen, Castex relance le projet d'autoroute

Rouen (Seine-Maritime), reportage

Ils avaient crié victoire trop vite. Lundi 20 décembre, les militants contre le contournement est de Rouen se sont retrouvés pour s’opposer à la relance de ce projet par Jean Castex. Le Premier ministre avait en effet annoncé cinq jours plus tôt le démarrage de la procédure de désignation du concessionnaire de cette autoroute.

Jean Castex devrait choisir le concessionnaire du contournement l’année prochaine. © Laury-Anne Cholez/Reporterre

Les opposants pensaient pourtant en avoir fini avec cette autoroute en février dernier, lorsque la métropole de Rouen s’était désengagée financièrement du dossier. Mais la région Normandie et le département de la Seine-Maritime avaient sorti leur chéquier pour compenser ce retrait. « Pourquoi le département vient-il financer ce projet qui n’est pas du tout dans ses compétences, s’interroge Christiane Poupin, membre du collectif Non à l’autoroute A133-A134. Je pensais plutôt brûler mes pancartes pour célébrer notre victoire que de les ressortir pour une nouvelle manifestation. » À ses côtés, environ 150 personnes ont défilé devant le siège de la région Normandie avant de cheminer vers celui du conseil départemental de Seine-Maritime. Les drapeaux du syndicat FSU, des associations XR ou Alternatiba flottaient dans les airs. « Je ne comprends pas du tout cette annonce de Jean Castex, déplore Stéphanie Cubaud, membre du collectif non à l’autoroute A133-A134 depuis 25 ans. Car Barbara Pompili avait dit qu’elle n’irait pas contre la volonté des collectivités locales. »

Les militants ont ressorti leurs pancartes pour se mobiliser contre la relance de ce projet autoroutier. © Laury-Anne Cholez/Reporterre

Pourquoi un tel empressement à construire cette future autoroute payante, longue de 41 kilomètres pour un budget prévisionnel d’environ 1 milliard d’euros ? Dans le cortège chacun tente une analyse. « C’est pour embêter le maire socialiste, Nicolas Mayer-Rossignol, qui est le “monsieur écologie” d’Anne Hidalgo », assure Francis Bia, membre de France Nature Environnement (FNE) et du collectif contre l’autoroute. « Le gouvernement se dit peut-être que c’est le dernier gros projet routier qu’ils pourront faire passer avant les élections », pense Christine Poupin.

Dans tous les cas, ce déni de démocratie a réussi à mobiliser une belle petite foule, malgré le froid et les vacances scolaires. « Depuis la catastrophe de Lubrizol, les gens se sont réveillés sur la cause écolo….

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre