Un barnum sous la pluie. Dessous, une jeune femme tient son téléphone près d’un micro. L’enceinte à laquelle il est relié crache, fortement, la célèbre chanson Merci patron. À chaque refrain, la dizaine de personnes présentes le reprend en chœur. « Merci patron, merci patron, quel plaisir de travailler pour vous, on est heureux comme des fous ». Les sourires sont de la partie. L’ambiance est joviale. Les clients qui entrent dans le magasin prennent systématiquement les tracts distribués.
Face au barnum, un immense échafaudage recouvre la façade de leur magasin : « Rougier & Plé se rénove pour votre plaisir ». Pourtant, dans le magasin historique de fournitures pour les métiers d’art et les loisirs créatifs, au pied de la station de métro Filles du Calvaire à Paris, le conflit social couve depuis plusieurs mois. Ces derniers jours, il a atteint un niveau inégalé depuis des années. Cela faisait en effet, plus de 20 ans que les salariés de ce magasin ne s’étaient pas mis en grève.
Crottes de souris et trous dans le plafond
Mais le 13 avril dernier, ils ont franchi le pas, sous l’impulsion de leur jeune section syndicale SUD. En cause, un ras-le-bol généralisé sur leurs conditions de travail. Le bâtiment est décrit comme insalubre. « Il y a des trous dans le plafond, dans les sols, des souris dans les salles communes, dans les salles de pause », égrène Sam, vendeuse polyvalente et représentante de SUD commerce et services, faisant défiler des photos où crottes de souris côtoient des trous béants dans les plafonds.
Elle raconte ainsi comment, récemment, les égouts sont remontés inondant une partie du sous-sol. « On a dû nettoyer nous-même. La direction ne semblait pas plus pressée que ça de résoudre la situation », assure-t-elle. Alors que la façade est en cours de rénovation, aucuns travaux, selon les grévistes, n’a eu…
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Auteur: Pierre Jequier-Zalc