À Sète, un parking menace « le cœur battant » de la ville

Sète (Occitanie), reportage

Sète assez ! La paisible cité de Brassens s’est mise à bouillonner. Samedi 24 septembre, une foule en colère a conspué le maire de la ville, François Commeinhes, et appelé à l’envoyer « en prison ». Ce dernier a dû filer en douce, sous bonne escorte, tandis que son entourage se répandait en mots fleuris à l’égard des frondeurs. Au cœur de la discorde : un parking souterrain de 314 places, en plein centre-ville, soutenu mordicus par l’édile.

L’affaire dure depuis plus d’un an, mais la tension est singulièrement montée à la fin du mois d’août. La mairie a alors déposé trois permis pour lancer son chantier… aussitôt attaqués par le collectif Bancs publics. L’association d’opposants a également lancé deux référés suspensifs, afin de stopper les pelleteuses au plus vite. L’audience est prévue ce vendredi 30 septembre.

Sauf que la municipalité n’a pas attendu la décision du juge : « Le 12 septembre, des ouvriers sont venus pour poser des palissades, raconte Christophe Aucagne, membre du collectif. Nous nous sommes interposés, mais ils ont fini par boucler les lieux. » Malgré les pétitions et les rassemblements — jusqu’à 800 personnes le 17 septembre, un record pour une ville de près de 40 000 habitants — l’équipe municipale a donné son feu vert pour le démontage du mobilier.


Les travaux sur la place du kiosque ont commencé. Ici, le 28 septembre 2022. © Lorène Lavocat/Reporterre

« Le cœur battant de notre ville est menacé »

Sur la célèbre place Aristide Briand, les cris des enfants ont laissé place aux moteurs des engins de chantier. « Le cœur battant de notre ville est menacé », se désole M. Aucagne. Le manège et les jeux prisés des jeunes sétois sont aujourd’hui déserts, entourés de clôtures, dans l’attente de leur déconstruction. Les amoureux ne se bécotent plus sur les bancs publics, leur préférant l’appui inconfortable des barrières de sécurité. Les tilleuls argentés qui abritaient les marchés hebdomadaires seront bientôt priés de prendre leurs racines et d’aller s’installer ailleurs. Autour de la place, de larges panneaux affichent la communication municipale : « Le stationnement sous la place va libérer l’espace occupé par les voitures [sur les rues adjacentes] qui seront piétonnisées pour un cœur de ville apaisé. »


La place du kiosque la nuit, avant les travaux. © Collectif Bancs publics

Pour les opposants, « faire un parking de plus alors que les trois…

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Auteur: Lorène Lavocat Reporterre