À Sète, un parking souterrain va éventrer une place historique

Sète (Hérault), correspondance

Chaque samedi, à Sète (Hérault), le collectif Bancs publics se réunit autour du kiosque de la place Aristide Briand, l’une des plus remarquables de la ville. Il distribue des tracts aux passants en alertant sur le projet prévu par la municipalité : la construction d’un parking souterrain de 300 places. C’est en l’apprenant par voie de presse que ces riverains ont voulu en savoir davantage et ont monté ce collectif, au nom qui rappelle les paroles de Brassens.

Le parc de jeux, le manège, la fontaine, le snack et le kiosque datant de 1892 devront laisser place à un trou géant pour les travaux. Au total, le projet estimé à environ 13 millions d’euros fera extraire du sol 30 000 m3 de terre. Cinquante tilleuls seront déracinés pour être, normalement, plantés ailleurs. À terme, plusieurs centaines de voitures emprunteront les rues exiguës de la ville pour se garer dans ce nouveau parking. Sur le papier, l’objectif est de libérer l’espace dans la ville et « redynamiser les commerces », réserver 150 places aux habitants du quartier, mais surtout « accueillir le public de la nouvelle salle polyvalente Georges Brassens », selon les mots du service communication de la mairie, présidée par François Commeinhes (divers droite). Sur le terrain, le projet semble pourtant au point mort. Et pour cause.

« On les a empêchés physiquement de commencer les travaux, dit à Reporterre Christophe Aucagne, trésorier de Bancs publics. Enedis et les autres entreprises allaient commencer à creuser, mais on les a fait partir, car on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de permis de construire. C’est une habitude, ils commencent les travaux sans permis et l’obtiennent ensuite. »

Places chères, eaux souterraines…

Cette idée de parking aurait émergé dans la tête des élus lors d’un séjour en 2018 dans la ville de Pontevedra, en Espagne, où les maires de Sète Agglopôle Méditerranée — la communauté d’agglomération du bassin de Thau — avaient visité une ville piétonne exempte de voitures. Mais pour le collectif, prendre cette ville comme modèle « est tout simplement honteux, aucune voiture ne peut entrer [dans le centre-ville de Pontevedra] », tous les parkings ayant été construits « en dehors du centre », ce qui n’est pas le cas à Sète. Par ailleurs, le collectif affirme que dans la ville espagnole « les parkings sont entièrement gratuits », contrairement à Sète.

« Il suffit de voir le nouveau parking [sétois] Victor Hugo :…

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Auteur: Maxime Carsel Reporterre