À Sivens, la concertation autour de l'après-barrage reprend

Dix ans déjà que les associations environnementales ont lancé leurs premières alertes sur le surdimensionnement d’un projet de barrage à Sivens (Tarn) et la menace qu’il posait sur une zone humide. Une décennie aura été nécessaire pour que l’État envisage enfin pleinement toutes les options pour la vallée du Tescou, où se trouve la forêt de Sivens. Lundi 29 mars, Bérangère Abba, secrétaire d’État à la biodiversité, a en effet lancé « une nouvelle phase opérationnelle » et annoncé lors d’une conférence de presse que l’ensemble des solutions techniques, y compris celles proposées par les associations environnementales, seront étudiées. Reporterre explique en six chiffres pourquoi la concertation piétine :

Quatre mois : depuis mi-décembre, les discussions autour du projet de territoire lancé en mars 2017, étaient au point mort, bien que « proches d’un consensus » selon la secrétaire d’État. Un protocole d’accord avait même été annoncé avec enthousiasme par la FDSEA du Tarn — le syndicat majoritaire agricole — à la suite d’une énième réunion. Protocole contredit immédiatement par les associations environnementales au vu des conclusions qui conduisaient mécaniquement à construire un nouveau barrage à Sivens.

700 000 m3 : voilà de quoi étancher le besoin en eau de la vallée du Tescou. 473 000 m3 pour soutenir l’activité d’une vingtaine d’exploitations qui ne disposent pas à ce jour d’approvisionnement en eau, auxquels s’ajoutent 200 000 m3 pour maintenir le débit d’eau constant pour la vie aquatique. Un volume « encore surestimé » selon le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet. Mais celui-ci est désormais « prêt à consentir un volume supérieur au besoin estimé du moment qu’on ne touche pas à la zone humide ». Pour information, l’option maximaliste d’une retenue de 1,5 millions de m3 était initialement prévue à Sivens.

Dix-huit hectares : c’est la superficie initiale des zones humides de Sivens. Le chantier du projet de barrage initial en a détruit la majeure partie et seuls cinq hectares ont été réhabilités depuis. L’hypothèse toujours sur la table d’un nouveau projet de barrage à Sivens, à trois cents mètres en amont, aurait nécessairement des conséquences sur les zones humides restantes. Bérangère Abba a fait part d’une volonté de « cartographier finement l’état actuel de l’ensemble des zones humides de la vallée » — ce qui n’avait donc pas été fait jusqu’alors.

Les rives…

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Auteur: Grégoire Souchay (Reporterre) Reporterre