À Strasbourg, des « ordonnances vertes » pour les femmes enceintes

Strasbourg (Bas-Rhin), reportage

« L’agence nationale de sécurité sanitaire a relevé la présence d’une soixantaine de substances toxiques dans les couches jetables. Dans la grande salle d’un centre socioculturel de l’ouest strasbourgeois, une douzaine de femmes enceintes écoutent Clémence Pouclet dispenser ses conseils, ce vendredi matin de décembre.

« Pour éviter les produits dangereux, poursuit cette écoconseillère, il y a deux alternatives : privilégier les couches garanties sans blanchiment au chlore, ce qui limite la présence de dioxines, ou opter pour les couches lavables. Ça, c’est l’idéal. Cela permet aussi aux organes génitaux de mieux respirer. »

Produits ménagers, désodorisants, insecticides, cosmétiques, peintures, jouets… Elle dissèque la composition de tout ce qui pourrait faire entrer les perturbateurs endocriniens dans une maison. Détaille la manière dont les enfants y sont contaminés. Donne les bons réflexes à adopter pour limiter les risques d’exposition.

Intitulé « Vivre ma grossesse sans perturbateurs endocriniens », cet atelier en santé environnementale fait partie du dispositif « Ordonnances vertes » lancé en novembre dernier par la ville de Strasbourg. Ouvert à toutes les femmes enceintes volontaires sur prescription d’un professionnel de santé, ce programme prévoit également des conseils en nutrition et la distribution gracieuse d’un panier de légumes bios et locaux par semaine pendant sept mois.

Il s’inscrit dans la lutte engagée depuis plusieurs années par Strasbourg contre les perturbateurs endocriniens. Depuis 2018, la ville est en effet signataire de la charte «  Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens » initiée par le Réseau environnement santé et copilote avec la ville de Paris le groupe « Perturbateurs endocriniens » du Réseau français des villes-santé de l’OMS.

« On vit dans un bain de chimie » 

« Aujourd’hui, les preuves scientifiques s’accumulent quant aux effets des perturbateurs endocriniens sur la santé, raconte Alexandre Feltz, médecin et adjoint à la santé publique et environnementale. On sait que la contamination d’une femme enceinte à ces substances peut entraîner l’apparition de maladies chez l’enfant, ultérieurement. Du diabète, de l’obésité, des maladies thyroïdiennes, des troubles de l’attention ou encore des pubertés précoces chez les petites filles. Mais on vit malheureusement aujourd’hui dans un bain de chimie. »

À l’issue de l’atelier, les…

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Auteur: Reporterre