À Strasbourg, la justice donne raison aux opposants alors que l'autoroute est quasi finie

21 juillet 2021 à 09h40,

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GCO
Luttes

Strasbourg (Bas-Rhin), reportage

Les opposants au « grand contournement ouest » (GCO) ne l’attendaient plus : le 20 juillet, le tribunal administratif de Strasbourg a enfin rendu public son jugement concernant ce tronçon d’autoroute de vingt-quatre kilomètres, donnant majoritairement raison aux plaignants. Pour l’occasion, ils étaient une petite centaine place Broglie, au centre-ville de la capitale alsacienne. Maître Zind, l’avocat d’Alsace Nature — l’association écologiste qui a porté les actions en justice — s’est réjoui : « Nous avons gagné cinq recours sur les six que nous avions déposés. » « Mais ils ont presque trois ans de retard », a regretté Dany Karcher, maire de Kolbsheim, la ville de mille habitants où se trouvait la Zad contre le projet.

Les recours ont été déposés en septembre 2018, au début du chantier titanesque. Ils étaient dirigés contre les arrêtés préfectoraux autorisant les travaux. Selon Alsace Nature, ces derniers ne sont pas légaux. En théorie, le tribunal administratif donnant raison aux écologistes, il devait suspendre les arrêtés d’autorisation, et donc le chantier. Problème : le GCO est aujourd’hui construit à 90 %. D’après le jugement, « les travaux très avancés » ne permettent pas la suspension du chantier. « Si la décision était tombée plus tôt, cela aurait pu conduire à une annulation des arrêtés. Mais Vinci n’a pas eu besoin d’attendre le verdict du tribunal pour commencer les travaux. C’était tout à fait envisageable pourtant », a indiqué Me Zind. Devant l’assemblée, attentive, l’avocat a détaillé les conclusions des magistrats :

« Pour résumer, ils nous donnent raison en reconnaissant des insuffisances concernant les études d’impact sur la qualité de l’air, la santé humaine, les espèces protégées, les sols et les sous-sols. Et il n’y a pas assez de connaissances sur les évolutions du trafic routier. Seul notre recours sur les travaux préparatoires n’a rien donné. »

Certains militants luttent depuis vingt ans contre le projet. © Thibault Vetter/Reporterre

Le tribunal administratif donne maintenant dix mois à l’État pour rédiger de nouveaux arrêtés et régulariser la situation. Dans ce laps de temps, toutes les études manquantes doivent être réalisées, et une enquête publique sur les points concernés par les insuffisances doit être réorganisée. Les juges rendront ensuite leur décision finale….

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Auteur: Thibault Vetter Reporterre