Chez les zébus francophones est une rencontre avec le peuple malgache et plus précisément avec des agriculteurs, riziculteurs, arboriculteurs et maraîchers.
Une tradition ancestrale nommée « le droit de la bêche » donne les terres défrichées à celles et ceux qui les ont rendues cultivables. Or, comme dans tous les pays où la corruption règne, des « généraux » et autres capitalistes ont acquis ces terres par des procédés frauduleux qui vont permettre, à l’occasion du Sommet de la Francophonie en 2016, la construction d’une route desservant l’aéroport (qui sert à la totalité de la population malgache, cela va de soi) avec son inévitable zone commerciale et son grand projet immobilier… car le pays « doit se plonger dans la modernité ».
Il est donc question, une fois de plus, de l’accaparement des terres et leur artificialisation : les communautés paysannes sont expulsées de leurs terres vitales, souvent sans consultation ni compensation. Les projets d’infrastructures menacent leur subsistance, exacerbent les inégalités et la pauvreté.
Malgré manifestations, recours à la justice, barrages, bannières plantées, menaces contre les ouvriers qui travaillent sur le chantier, le projet avance inexorablement.
L’histoire est portée par Ly, l’un des derniers paysans orateurs de la capitale de Madagascar, une tradition qui garantit la paix sociale (le « kabary » est inscrit par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité). Les manœuvres des puissants sont déjouées avec humour grâce à la pédagogie sans slogans de l’atelier de marionnettes pour enfants et son animateur, grâce au cinéma d’action populaire qui trouve de multiples formes à Madagascar, grâce aux chants, grâce aux danses… qui portent les valeurs défendues par les paysans malgaches.
L’intention du réalisateur est de retranscrire, dans la forme même du film, la tournure de pensée de ses compatriotes et de ses ancêtres…
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Auteur: Didier Falleur, Sylvie Agard