L’écologiste et expert des enjeux climatiques Clément Sénéchal tient pour Frustration une chronique régulière qui permet d’appréhender les liens entre capitalisme et destruction de l’environnement, entre écologie et luttes des classes.
Soutenu à la fois par la macronie, le Parti socialiste, la droite et l’extrême-droite, le projet de l’autoroute A69, dans le Tarn, cristallise toutes les dérives écologiques du néolibéralisme : conflits d’intérêts, collusion public-privé, clauses illégales, expropriations agricoles et ruine des écosystèmes critiques. Au point d’en faire l’un des points d’application emblématique du complexe capitaliste qui ravage notre avenir pour une histoire de gros sous. Et l’une des luttes les plus importantes du front écologique.
Le 4 juillet 2018, le Premier ministre Edouard Philippe et le « premier écologiste de France » devenu ministre d’État, Nicolas Hulot, présentent en grande pompe un « Plan biodiversité » qui ambitionne de mettre un terme à l’artificialisation des sols. Il faut dire que l’urgence est là : en France, 20 000 hectares d’espace naturels, de forêts et de terres agricoles sont artificialisés chaque année, soit une surface plus grande qu’une ville comme Marseille. Ce rythme est quatre fois supérieur à celui de l’augmentation démographique de la population, signe d’un système économique qui vampirise constamment l’espace disponible dans une course effrénée vers le profit.
” La bagnole, moi, je l’adore !”
Emmanuel Macron
Cette artificialisation des sols accélère la perte de biodiversité (habitats naturels détruits, nuisances sonores et lumineuses, pollution de l’air et de l’eau), contribue au réchauffement climatique (desserrement urbain, perte de puits de carbone, îlots de chaleur), augmente le risque d’inondations (imperméabilisation des sols) et réduit le potentiel agronomique du territoire (destructions de…
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Auteur: Clément Sénéchal