Vendredi 4 juillet, les premiers arrivants affluent vers le château de Scopont, lieu paisible de la campagne tarnaise devenu camp retranché sous haute surveillance. À l’approche du terrain, les signes d’une répression d’envergure se font ressentir et les contrôles – auxquels presque tout le monde a dû se soumettre – se multiplient. À l’entrée, les fouilles sont strictes : masques, gants, porte-drapeaux, et tous les « objets pouvant constituer une arme par destination » sont susceptibles d’être saisis pour se prémunir de potentiels « troubles graves à l’ordre public » – une menace brandie en boucle par les autorités à l’approche du rassemblement.
Ce ne sont pas moins de treize arrêtés préfectoraux – imposés à toutes les communes sur le tracé de l’autoroute – qui visaient à étouffer toute velléité de mobilisation. Malgré ce verrouillage administratif doublé d’une militarisation intense du territoire – plus de 1500 gendarmes mobilisés, drones, hélicoptères, blindés Centaure – entre 1000 et 2000 opposants au projet ont fait le choix de venir fêter, danser, militer, tisser des liens et désobéir.
Une manifestation interdite
« Ce qui se passe là, c’est la mise en place d’un récit criminalisant qui vise à incriminer les défenseurs de l’environnement et les opposants à l’autoroute. On essaye de nous criminaliser, de nous enfermer, de nous verbaliser. C’est ça, la vraie violence. » dénonce Martin, opposant au projet.
Avant même que le premier chapiteau soit érigé sur le camp, la mobilisation faisait déjà l’objet d’une campagne de diabolisation méthodique, orchestrée par la préfecture et les élus pro-autoroutes. Laurent Buchaillat, le préfet du Tarn, alertait la semaine dernière sur la présence de « centaines d’éléments radicaux ». De son côté, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a surenchéri durant le week-end, qualifiant les opposants de…
Auteur: Louis Laratte