J’ai regardé la vidéo non censurée de l’aviateur étasunien Aaron Bushnell s’immolant devant l’ambassade d’Israël à Washington en criant « Free Palestine ». J’ai hésité à la regarder parce que je savais qu’une fois que je l’aurais inscrite dans mon esprit, elle y resterait pour le reste de ma vie, mais je me suis dit que je lui devais bien ça.
J’ai l’impression d’avoir été soulevée et secouée, ce qui, je suppose, était à peu près le but recherché par Bushnell. Quelque chose pour secouer le monde et lui faire prendre conscience de la réalité de ce qui se passe. Quelque chose qui nous sorte de la stupeur du lavage de cerveau et de la distraction de la dystopie occidentale et qui tourne notre regard vers Gaza.
Les sons restent plus longtemps en mémoire que les images. Le son de sa voix douce et juvénile, semblable à celle de Michael Cera, alors qu’il se dirigeait vers l’ambassade. Le son du conteneur métallique rond dans lequel il a stocké le produit accélérant, qui s’amplifie au fur et à mesure qu’il roule vers la caméra. Le son de Bushnell disant « Free Palestine », puis le criant, puis passant à des cris sans paroles lorsque la douleur devient trop écrasante, puis forçant un dernier « Free Palestine » avant de perdre ses mots pour de bon. Le son du policier qui lui hurle de se mettre à terre, encore et encore. Le son d’un secouriste disant aux policiers d’arrêter de pointer leurs armes sur le corps en feu de Bushnell et d’aller chercher des extincteurs.
Bushnell a été transporté à l’hôpital, où la journaliste indépendante Talia Jane rapporte qu’il est décédé. C’est la mort la plus horrible qu’un être humain puisse connaître, et elle a été planifiée pour l’être.
Peu avant son dernier acte dans ce monde, Bushnell a posté le message suivant sur Facebook :
« Beaucoup d’entre nous aiment se demander : « Que ferais-je si j’étais encore en vie à…
La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Caitlin JOHNSTONE