Abolir la famille

Ceci est un extrait tombé du camion des éditions la Tempête, issu de leur dernière publication : Abolir la famille de M.E. O’Brien. Dans ce livre, l’autrice retrace la longue histoire des luttes menées pour dépasser le cadre de la famille privée. Elle décrit l’évolution de la politique familiale du capitalisme racial dans les villes industrielles d’Europe, les plantations esclavagistes et la frontière coloniale de l’Amérique du Nord, à travers l’essor et le déclin de la famille construite autour de la femme au foyer. Cette partie intitulée « Famille blanches, Nations blanches » aborde la question de l’esclavage dans le contexte du sud des États-Unis où le régime familial a joué un rôle central, que ce soit du point de vue des attaques visant à anéantir les liens familiaux autochtones et noirs ou du point de vue de la consolidation du modèle familial nucléaire blanc, centré sur la propriété.


Familles blanches, nations blanches

La construction nationale autour de colonies de peuplement aurait été impossible sans le concours des familles. Les hommes, issus soit de la bourgeoisie soit des classes ouvrières d’Europe, représentaient la plus grande partie des effectifs de l’expansion coloniale. Ils composaient les équipages des navires d’exploration navale, formaient les rangs des armées impériales, servaient dans les bureaucraties coloniales et constituaient les corporations qui se livraient à l’exploitation et à la spoliation des colonies. Les hommes étaient souvent les premiers et principaux colons des nouvelles frontières. Mais les élites avaient bien compris que la construction de nations de colons allait nécessiter plus que cela. Partout où les empires tentèrent d’établir de manière permanente de vastes colonies blanches, ils eurent recours aux familles. Les femmes et les enfants blancs contribuèrent puissamment à faire des postes avancés de la Frontière des villes durables et…

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Auteur: dev