Alors que le procès du groupe d’ultradroite Action des Forces opérationnelles (AFO) pour « association de malfaiteurs terroriste » continue, un concept n’a pas manqué d’être relevé par le Parquet national antiterroriste pour décrire l’idéologie de ceux qui prévoyaient des attentats islamophobes : l’accélérationnisme.
Loin d’être anecdotique, ce courant de pensée constitue, selon un rapport d’Europol de 2024, « la menace la plus critique » parmi le terrorisme d’extrême droite.
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En quoi consiste-t-elle ? « C’est la théorisation d’une action violente qui enjoint à accélérer le mouvement pour que le système en place arrive à bout de souffle. Et aboutir à une révolution allant dans leur sens, c’est-à-dire une révolution conservatrice », explique Stéphane François, spécialiste des droites radicales et professeur de sciences politiques à l’université de Mons.
Le courant n’est pas cantonné à l’extrême droite. Partiellement issu du marxisme, il peut se décliner à l’extrême gauche. La stratégie consiste alors à accélérer le capitalisme pour le faire imploser sous le poids de ses contradictions.
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Mais lorsqu’il est récupéré par le camp réactionnaire, la conclusion est tout autre : « C’est en provoquant la guerre raciale – supposée en cours pour les plus radicaux – que ces adeptes pensent pouvoir arriver à la société voulue. » Autrement dit, une société…
Auteur: Juliette Heinzlef