Accident nucléaire, Mondes sauvages, Saccage, les fleurs d'O'Keeffe… À lire, à voir en novembre

LIVRES

#Accident majeur

La propagande nucléariste est revenue tellement en force, depuis quelques mois, que parmi de nombreuses distorsions des faits, elle est parvenue à faire oublier la possibilité et les conséquences d’un accident nucléaire. C’est cette réalité oubliée — mais qui marque pour des décennies les régions de Tchernobyl et de Fukushima — que fait revivre de manière très convaincante cette bande dessinée. L’histoire se passe en France. Des pluies diluviennes — conséquences du changement climatique ? — n’en finissent plus de tomber sur une partie du pays, et notamment dans le Jura, où un vieux barrage subit une pression croissante de la masse d’eau retenue. À une centaine de kilomètres de là, à la centrale du Bugey, on voit la pluie tomber, sans trop s’inquiéter. Sauf une jeune ingénieure environnement, qui y travaille, et devine que le pire peut arriver. Elle tente désespérément d’en faire prendre conscience à ses collègues. Peine perdue. Et c’est alors que…

Mais on ne vous en dit pas plus sur le déroulement de la chaîne d’accidents qui se transforment en une catastrophe. Vous le découvrirez dans ce récit haletant qui se lit d’une traite. Solidement étayé — le scénariste est directeur général de Greenpeace — le livre invite à repenser ce que signifierait un accident nucléaire en France. Même s’il se conclut de manière ambiguë, voire fataliste.

#Accident majeur, Alizée De Pin et Jean-François Julliard, aux éditions Du Faubourg, septembre 2021, 136 p., 20 euros.

Zone blanche

C’est l’histoire de deux frères dont les chemins de vie se sont séparés. L’aîné, Maxime, est devenu un musicien célèbre. Le cadet, Christophe, a choisi d’embraser la lutte antinucléaire et de vivre dans une Zad. Un jour, lors d’une altercation policière, Christophe disparaît sans laisser de trace. Maxime part alors à sa recherche, se plongeant corps et âme dans la vie de la Zad, dont il ne connaît rien : ni les gestes de parole qu’il appelle les « anémones », ni la façon de porter ses bottes ou de genrer certains militants non-binaires. Il découvre les lignes de tension et les divergences au sein d’un monde qu’il pensait uniforme. Et se délecte des moments de joie. Il tente alors de reconsidérer sa situation d’homme privilégié, célèbre et apprécié. Ce n’est pas facile d’écrire un roman sur le monde militant et même si certains personnages frôlent parfois la caricature, la plume alerte de Jocelyn Bonnerave réussit…

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Auteur: Reporterre