Ils avaient 15, 16 et 17 ans. Ils étaient apprenti, stagiaire et en bac professionnel. Trois adolescents sont morts à la suite d’un accident de travail en l’espace de deux mois. Deux commençaient à peine leur formation professionnelle – le troisième, en seconde, était en stage d’observation. Ces drames mettent en lumière les risques qu’implique le fait de mettre toujours plus tôt les jeunes au travail. Généralisation des stages en seconde – notamment en lycée pro – et développement de l’apprentissage : les politiques de professionnalisation ont été multipliées ces dernières années.
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Or les jeunes travailleurs – et en particulier les apprentis – sont exposés à des risques professionnels accrus. Notamment concernant les accidents de travail. « En 2021, chez les moins de 20 ans, on a eu 25 000 accidents du travail, dont 16 mortels », nous expliquait, lors d’une enquête sur les lycées professionnels, Matthieu Lépine, auteur de L’Hécatombe invisible. Enquête sur les morts au travail (Seuil, 2023).
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Selon l’Institut national de recherche et sécurité, la fréquence des accidents de travail est 2,5 fois plus élevée chez les moins de 25 ans que pour le reste des salariés. Tâches difficiles, manque d’expérience, absence de formation à la sécurité : les raisons sont plurielles. Sans que, pour autant, le gouvernement ne s’y attaque frontalement. Interrogée sur le sujet par l’AFP, la ministre du Travail, Astrid…
Auteur: Politis