Accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité : pourquoi on peut vraiment douter de son efficacité

En décembre 2022, un nouvel accord-cadre a été négocié lors de la COP15 de Montréal pour tenter de renforcer la sauvegarde de la biodiversité à l’échelle mondiale. Cet accord permettra-t-il, dans les décennies à venir, de « sauver la nature », comme d’aucuns l’espèrent, ou ne fera-t-il que renforcer le scepticisme envers les sommets internationaux de ceux qui considèrent qu’au moment où l’Arche de Noé prend l’eau, les États se contentent d’écoper à la une petite cuillère ?

Alors que les travaux préparatoires à cette COP15 appelaient de leurs vœux un changement systémique et une approche transformative, on peut affirmer aujourd’hui que l’accord de Kunming-Montréal n’introduit pas de véritable changement de paradigme.

Il est ainsi légitime de se demander quel pourra être son véritable impact.

Des avancées significatives

Dernièrement, les COP issues de la Convention sur la diversité biologique (CDB, adoptée à Rio de Janeiro en 1992) ont été dénoncées par une certaine militance écologique comme un dérivatif et les COP comme une forme de greenwashing. Ces allégations nous semblent profondément injustes pour les multiples chercheurs, experts, diplomates, négociateurs et responsables qui, depuis des années, s’impliquent sans compter dans la négociation internationale relative à la biodiversité.

Elles ne tiennent nullement compte des avancées tangibles de ce processus, qui a généré ce que les spécialistes nomment un régime complexe de conventions et d’engagements (Protocoles de Carthagène, de Nagoya, objectifs d’Aichi…). Ces multiples réflexions et travaux ont abouti à une architecture d’accords, d’orientations, d’objectifs et de mesures qui n’a pas d’équivalent dans le cas du climat.

Aussi, plutôt que de revendiquer à Montréal l’équivalent de « l’Accord de Paris sur le climat » et de se lamenter sur la faible implication des chefs d’État, les commentateurs feraient mieux de célébrer les avancées et la structuration des idées réalisées sous l’égide des COP Biodiversité.

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Auteur: Hervé Brédif, Professeur des universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Géographe et Agronome, Chercheur au Laboratoire LADYSS (UMR 7533 CNRS), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne