Accord UE – Mercosur : la lutte continue

L’accord UE-Mercosur (bloc formé de l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay) est comme une saga, dans la lignée d’une mauvaise telenovela interminable. Négocié depuis vingt ans, il a été très décrié pour son impact sur l’agriculture et la déforestation en Amazonie. Mais sa portée va bien au-delà. Les services, les marchés publics ou les règles sur la propriété intellectuelle, qui affectent les médicaments et les semences, seraient aussi libéralisés, ce qui fait de lui un accord global, dont les conséquences seraient néfastes dans de nombreux domaines.

Si ses soutiens pensaient pouvoir sabrer le champagne en juin 2019, lorsqu’une entente avait été trouvée entre les parties, un an plus tard, quelques rebondissements ont ébranlé le scénario espéré.

Où en est-on ?

Coup de tonnerre à Bruxelles le 6 octobre dernier, le Parlement européen se prononce contre l’accord “en l’état”. Si ce vote est de nature non-contraignante, il s’inscrit à la suite d’une année de controverses où la France, l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas, la Wallonie ou l’Autriche ont aussi émis des réserves contre l’accord “en l’état”, appelant à des garanties du gouvernement brésilien en matière environnementale, notamment concernant la déforestation.

Si ces déclarations des Etats-membres ne sont pour l’instant pas traduites en un refus clair et net au niveau du Conseil européen, qui aura le dernier mot, elles illustrent clairement un revirement sociétal. 89% des personnes interrogées en France veulent que l’accord soit stoppé, et neuf Français·es sur dix souhaitent une relocalisation des activités, au grand dam des chantres d’une mondialisation néolibérale qui n’a fait qu’accroître les inégalités et aggraver la crise climatique. Le président français et le gouvernement doivent donc cesser de faire semblant et se mettre à agir, vraiment.

D’autant plus que la commission…

Auteur: Nicolas Roux
La suite est à lire sur: www.amisdelaterre.org