Accro au maïs, la France subventionne un modèle agricole gourmand en eau

C’est une céréale qui demande beaucoup d’eau au moment où les sols en France en manquent le plus – en juillet et août. La culture du maïs focalise l’attention à l’heure où plusieurs départements subissent déjà, en cette fin d’hiver, des restrictions d’eau.

Le maïs occupe 11 % de la surface agricole utile dans l’Hexagone soit trois millions d’hectares, dont une bonne moitié concentrée sur la façade atlantique. À l’échelle nationale, le maïs demeure, et de loin, la principale culture irriguée en France, représentant à lui seul près de la moitié des surfaces irriguées (41 % pour le maïs grain-semence et 7 % pour le maïs fourrage).

Mais l’irrigation ne suffit pas toujours à assurer de bons rendements. Lors de l’été 2022, le ministère de l’Agriculture a indiqué une baisse de production de maïs grain de 18 % par rapport à l’année précédente, pointant une sécheresse « historique » et une succession de canicules. Or, loin d’être exceptionnel, l’été 2022 « pourrait correspondre à un été normal en France en milieu de siècle, sauf en cas de réduction massive et immédiate des émissions de gaz à effet de serre », a prévenu Météo France.

La carte de la production de maïs ci-contre recoupe en partie la carte des surfaces irriguées par région. Le Poitou-Charentes, lieu de contestation massive des mégabassines, figure parmi les territoires les plus irrigués.

Lire l’encadré

En ce début d’année 2023, la pluie n’est pas tombée en France durant 32 jours consécutifs, entre le 21 janvier et le 20 février inclus. « Du jamais vu, tous mois confondus, depuis le début des enregistrements en 1959 », signale Météo France. Le dernier record en hiver était de 22 jours sans pluie en 1989. En moyenne sur le pays et sur le mois, le déficit pluviométrique a atteint 75 %, classant février 2023 au 4e rang des mois de février les plus secs depuis 1959. Cette situation se traduit par un assèchement des sols, déjà affaiblis par la sécheresse de l’été 2022. « On est sur un état qu’on rencontre…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Sophie Chapelle