Accueil des demandeurs d'asile : élus et citoyens face à la « stratégie de la peur » de l'extrême droite

Des voitures brûlées, un pan de mur noirci : c’est ainsi qu’apparaît la maison de Yannick Morez, maire de la station balnéaire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), le 22 mars au matin. L’incendie est d’origine criminelle. Il s’inscrit dans un contexte de violences et d’hostilités depuis l’annonce de l’ouverture d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) dans la commune.

« Nous ne souhaitons pas lier l’attaque criminelle dont a été victime le maire au contexte tendu préalable, laissons l’enquête se faire », tempère Damien Roussel, directeur du cabinet du maire. Il n’a pas donné suite à notre demande d’interview du maire Yannick Morez, indiquant vouloir « couper un peu » face aux nombreuses sollicitations. C’est que les tensions sont vives ces dernières semaines.

Dans cette tranquille commune littorale, un centre d’accueil et d’orientation (CAO) de personnes exilées avait ouvert en 2016, à la suite du démantèlement de la « jungle » de Calais. « Il y avait eu des manifestations, allant jusqu’à des tirs de fusil sur le centre », se souvient Philippe Croze, cofondateur de l’association Les Brevinois attentifs, née cette année-là en soutien à l’accueil. Apprentissage du français, sorties culturelles, équipe de foot ou encore aide alimentaire sont, depuis lors, proposés par ses bénévoles.

Aujourd’hui, l’enjeu est uniquement de déplacer ce centre, devenu un Cada, de trois kilomètres plus au sud. L’argument principal des anti-Cada ? Sa future proximité avec une école. Un « collectif pour la préservation de la Pierre attelée », du nom de cette école, a vu le jour. Tracts, manifestations… « Une stratégie de la peur » s’installe, basée sur des « amalgames », décrit Jean-Luc Boero, président de la Ligue des droits de l’Homme de Saint-Nazaire. Son organisation a porté plainte le 20 février à la suite de la distribution d’un tract…

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Auteur: Maïa Courtois