L’antisémitisme est un poison. Au XXIe siècle, les personnes tuées en France à cause de leur religion étaient juives. Des victimes de Mohamed Merah à Mireille Knol en passant par l’ignoble meurtre d’Ilan Halimi, nombre d’atrocités ont amené légitimement les juifs de France à être terrifiés. Depuis le 7 octobre dernier, l’intensité de l’antisémitisme dans le pays a incontestablement augmenté. Le sujet est trop grave pour l’instrumentaliser et intenter des faux procès.
Hier, lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a martelé avec une intensité inédite la rhétorique “des extrêmes”. Et après avoir fracassé l’irréalisme économique du RN et la peur, il s’en est pris à “l’extrême gauche” avec beaucoup moins de virulence sur les sujets économiques et sociaux (juste le nucléaire) mais en insistant à plusieurs reprises sur les paroles antisémites de ce bloc, tout en épargnant certaines personnes, à savoir Raphaël Glucksmann et Jérôme Guedj, avant de finir sur : “Léon Blum doit se retourner dans sa tombe”.
Je crois en effet que Léon Blum doit se retourner dans sa tombe. Notamment à cause de ce que les sept années de présidence Macron ont grignoté des conquêtes du Front Populaire. Mais aussi, parce que Blum s’est battu comme un beau diable pour faire innocenter Dreyfus. Dans cette affaire emblématique, c’est bien la gauche de Blum et Clémenceau qui a ferraillé avec la droite et l’extrême-droite antisémites.
Quelques décennies plus tard, l’extrême-droite a gouverné avec Pétain. Et si dans les rangs de la résistance, on retrouvait quelques membres de l’extrême droite et beaucoup de gaullisme, c’était avant tout par patriotisme, pas par philosémitisme. Quand De Gaulle dit que « les juifs sont un peuple sûr de lui-même et dominateur », il peut se féliciter que l’ORTF soit à sa main et que les réseaux sociaux n’aient pas été inventés. Quand Raymond Barre,…
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Auteur: Tribune