Actualité des médias : Bolloré, fusion de TF1 et M6, Kretinsky… La prédation capitaliste sur l'information continue

Du côté des entreprises médiatiques et de leurs propriétaires

– Fusion TF1-M6 : le « super-privé » en consolidation – C’est dans « l’atonie générale » que fut accueillie, fin mai, l’annonce de fusion entre TF1 (Bouygues) et M6 (Bertelsmann) souligne Marie Bénilde dans Le Monde diplomatique (« Fusion TF1-M6, pour lutter contre Netflix ? », oct. 2021). La décision devrait être rendue par l’Autorité de la concurrence et le CSA avant l’été 2022. Mais la fusion semble en très « bonne » voie, si l’on en croit la bénédiction qu’ont d’ores et déjà formulée le président du CSA, la ministre de la Culture et la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte, qui réitérait son engouement lors du grand raout des dirigeants de médias « Médias en Seine » (France Info/Les Échos) le 12 octobre, au cours de la table ronde « TV gratuite : s’unir ou mourir ? ». Dans son article, Marie Bénilde explicitait déjà l’argumentation consensuelle à l’appui d’une telle fusion : qualifier TF1 et M6 de « nains », qu’il faudrait fortifier en vue de constituer un groupe audiovisuel fort, capable de « concurrencer » les grandes plateformes – dont Netflix – sur le plan publicitaire, sous peine de disparaître « inexorablement ». La journaliste poursuivait d’emblée : « Rappelons donc que les groupes TF1 et M6 totalisent à eux deux en 2020, année de crise sanitaire, 3,36 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 460 millions d’euros de profit. Ils réunissent 42 % des 44,3 millions de téléspectateurs quotidiens et les trois quarts des revenus de la publicité télévisée. » Voilà qui est clair. Mais les enjeux sont évidemment ailleurs, ainsi que les soulève Marie Bénilde :

En fusionnant deux entreprises de 3 700 et 2 000 employés, l’opération TF1-M6 ne cherche-t-elle pas plus prosaïquement à permettre à des actionnaires privés de réaliser des économies d’échelle (en réduisant les effectifs), et de mieux valoriser leurs parts sans rien perdre de leur capacité d’influence ?

« Pas d’inquiétude à avoir, le futur géant n’envisage pas d’harmoniser les grilles » rassure Le Parisien (12/10), qui déroule la communication des deux patrons en se souciant comme d’une guigne des répercussions… sur l’information. Par exemple, selon l’hypothèse de Marie Bénilde :

Placer les rédactions du groupe M6 (dont celle de RTL) avec celles de TF1 et LCI sous une direction unique de l’information permettra de dicter les prix des…

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Auteur: Benjamin Lagues, Jérémie Fabre, Pauline Perrenot Acrimed