Adaptons nos villes aux canicules

Stéphane Troussel (Parti socialiste, PS) est président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis .


Avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur se font de plus en plus précoces, intenses et longues. Nous en faisons une nouvelle fois l’expérience. Et non seulement elles affaiblissent notre agriculture et notre environnement naturel, mais elles éprouvent beaucoup les zones urbaines.

Certaines administrations publiques et entreprises prennent d’ailleurs des mesures d’urgence pour en atténuer les effets sanitaires. Lors de l’épisode de juin dernier, par exemple, dans les départements en alerte rouge, l’État avait proposé aux collégiens et écoliers de rester chez eux. Mais, outre qu’elle entame la nécessaire continuité du service public de l’éducation, cette mesure n’est pas suffisante au regard de l’augmentation des températures prévue par les experts.

En 2050, selon une étude de l’université de Zurich publiée en 2019, les habitantes et habitants de Seine-Saint-Denis auront aussi chaud que la population de Canberra, capitale de l’Australie, avec environ 4 °C de plus l’été, et encore davantage l’hiver. Donc cette mesure, et d’autres du même type comme la mise en place d’un énième numéro vert, n’auront bientôt pas plus d’effet qu’un pansement sur une jambe de bois. De vrais changements structurels s’imposent pour renforcer la résilience de nos villes et de leur population.

• Investir dans notre système de santé, déjà grandement fragilisé par la crise sanitaire, pour lui donner les moyens de faire face à la succession de canicules qui sont devant nous, et à la surmortalité qu’elles ne manqueront pas d’entraîner. Selon l’organisme officiel Santé publique France, les années 2015, 2016, 2017 et 2018 ont été marquées par des canicules conséquentes totalisant près de 4 000 décès en excès. Comment affronter au mieux les canicules avec des « urgences en péril » ?

• Lutter contre les passoires thermiques, en augmentant les aides à l’isolation thermique plutôt que de les baisser, et en lançant un grand plan de rénovation du bâti, privé mais aussi public. En 2019, déjà, les épreuves du brevet avaient dû être repoussées à cause d’une canicule sans précédent, sans que rien ait été mis en œuvre depuis lors par l’État pour aider les collectivités territoriales à rénover le bâti scolaire.

• Faire revenir la nature en ville. Des investissements sont nécessaires pour renforcer ce que l’on appelle…

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Auteur: Reporterre