Bientôt, cette forêt de pins sera rasée, et les pistes de ski de randonnée laisseront la place à une nouvelle garnison militaire. À Östersund, petite ville de 65 000 habitants posée sur les bords du lac Storsjön, le maire Niklas Daoson doit préparer sa ville à devenir une plateforme de transport de troupes de l’armée suédoise et de l’Otan, en cas de crise. « Il y a cinq ans, personne ne croyait que la Suède pourrait être menacée. Aujourd’hui, tout le monde l’envisage. Nous devons utiliser le temps devant nous pour renforcer nos capacités et planifier la défense du pays», dit-il.
Cette ville occupe une place stratégique : située en plein centre du pays, c’est un carrefour ferroviaire et routier. De l’autre côté des montagnes, à quelque 200 kilomètres, se trouve Trondheim, en Norvège, qui abrite un important stock de matériels militaires de l’Otan.
« Nous avons les infrastructures, mais il y a des investissements importants à faire pour les moderniser. Il faut non seulement doubler les voies ferroviaires, mais aussi être capables de transporter du matériel lourd, des tanks et plusieurs dizaines de milliers de soldats rapidement », relève l’élu.
Plus de 60 % des Suédois convaincus
Devenir membre de l’Alliance atlantique n’est plus un thème de débat en Suède. Plus de 60 % des Suédois y sont favorables, et le sujet fait consensus chez les représentants politiques. La question qui occupe les esprits, c’est comment s’y préparer au mieux et au plus vite. Le royaume a longtemps chéri son image de pays neutre et de promoteur du pacifisme. Tout le long de la guerre froide, il s’en est ainsi tenu à sa doctrine officielle de non-alignement militaire en temps de guerre.
Les choses ont basculé en 2014, quand la Russie a annexé la Crimée. Presque du jour au lendemain, la Suède, qui avait totalement démantelé son armée à la chute du mur de Berlin, a augmenté drastiquement ses dépenses…
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Auteur: Carlotta Morteo (correspondante à Stockholm)