Affaire « Budapest »

Alors que nous nous apprêtons à savoir si les juges français vont livrer Rexhino « Gino » Abazaj à la Hongrie (voir nos articles ici et , nous publions cette lettre de Maja devant ses juges. Elle est incarcérée depuis 14 mois dans les prisons hongroises, placée à l’isolement, réveillée toutes les deux heures. Le 21 février dernier, elle comparaissait devant un tribunal de Budapest pour refuser le plaider coupable qui lui était proposé en échange d’une peine de 14 ans de prison, pour être soupçonnée, rappelons-le, d’avoir secoué quelques militants néo-nazis. Voici la traduction de sa lettre lue à ses juges.

Oui, j’ai quelque chose à dire, je voudrais parler avec vous qui représentez l’État hongrois et ses citoyennes et qui êtes en mesure de juger en leur nom. Ainsi qu’à tous les gens qui m’écoutent. Je sais que je ne suis pas seule ici aujourd’hui et cela me remplit d’une profonde gratitude.

Avec le plus grand respect, car je ne suis pas lea seule accusée dans ce procès. La répression ayant une continuité oppressante. Mais ce que je lis aujourd’hui ne vaut que pour moi, tout le reste pourrait sembler présomptueux.

Il y a une chose que je peux dire avec certitude : je ne serais pas ici aujourd’hui si je ne connaissais pas de nombreux cœurs brûlants d’humanité et de solidarité.
Me voici donc, enchaînée et accusée dans un pays pour lequel moi Maja, en tant qu’être humain non-binaire, je n’existe pas.

C’est un État qui exclut ouvertement les gens en raison de leur sexualité ou de leur genre.
Je suis accusée par un État européen parce que je suis antifasciste.

A part cela, j’ai décidé de m’exprimer car si je suis ici aujourd’hui, c’est parce qu’il y a huit mois, j’ai été kidnappée en violation de la loi. J’ai été extradée ici depuis l’Allemagne. J’ai été extradée ici par un pays dont la constitution promettait de respecter et de protéger ma dignité. Un pays dont les prétendus…

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Auteur: dev