Affaire Vincenzo Vecchi : la cour de justice européenne doit statuer sur l'expulsion de l'ancien activiste

Nos lectrices et lecteurs connaissent l’affaire Vincenzo Vecchi. Cet ancien activiste italien installé en Bretagne depuis de longues années est réclamé par la justice italienne pour sa participation aux journées de Gênes en 2001. En effet, Vecchi a été condamné à 12 ans et six mois de prison en vertu d’une loi datant de la période fasciste. Le délit de « dévastation et saccage » a ceci de pratique qu’il suffit d’avoir été présent sur le lieu d’une émeute pour être reconnu responsable de tout ce qui s’y est passé. À deux reprises, la justice française a estimé que cette loi n’était pas applicable dans le droit français et a donc refusé son expulsion. A chaque fois, le procureur a néanmoins fait appel et ce jusqu’en cassation. Le 20 décembre dernier, c’était la cour de justice européenne qui était sollicitée pour avis : peut-on appliquer en France une loi italienne anachronique ? Nous nous sommes entretenus avec des membres du comité de soutien très actif de M. Vecchi afin qu’ils nous éclairent sur les dernières étapes de ce marathon judiciaire.

Bonjour Laurence, merci de ta disponibilité pour répondre à nos questions. Peux-tu d’abord nous résumer « l’affaire » qui vous mobilise ? Ce qu’on peut appeler « l’affaire Vincenzo », puisque ça fait maintenant deux ans et demis que ça dure, a commencé le 8 août 2019 avec l’arrestation de notre ami en Bretagne, arrestation qui n’était pas du tout prévisible pour les gens qui l’entouraient. Vincenzo vivait en Bretagne depuis déjà huit ans, il y habitait, il y travaillait et y avait des amis. On ne connaissait pas son passé, on ne savait pas d’où il venait, et on ne s’était d’ailleurs jamais préoccupé de ça. Il a été arrêté sous le coup de deux mandats d’arrêt européens. Le premier était d’ailleurs une manœuvre de la justice italienne, puisqu’il concernait en réalité une manifestation antifasciste qui avait eu lieu à Milan en 2007, pour laquelle Vincenzo avait été arrêté et avait passé une année en prison. Mais puisque la peine avait été entièrement purgée le mandat d’arrêt européen était faux. La justice italienne a d’ailleurs dû reconnaître qu’elle avait produit un faux, mais pour, selon elle, qu’on comprenne qui était le personnage … Le deuxième mandat européen concernait la présence de Vincenzo à Gênes en 2001 dans les manifestations anti G8. Simplement sa présence ?Il n’y a jamais eu aucune preuve de faits qu’il aurait pu…

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Auteur: lundimatin