Nous avons régulièrement rendu compte dans lundimatin de « l’affaire Vincenzo Vecchi ». L’ancien activiste est visé par deux mandats d’arrêts européens émis par le ministère de la justice italien afin qu’il purge une peine de douze années de prison pour sa participation aux évènements de Gênes en 2001 ainsi qu’à une manifestation antifasciste à Milan en 2006. Depuis son arrestation et son incarcération à l’été 2019, son village de Rochefort-en-Terre se mobilise contre ce qui s’apparente assez clairement à une vengeance d’État. Alors que les deux mandats d’arrêts avaient été invalidés par la cour d’appel de Rennes en novembre 2019, le ministère public a jugé utile de se pourvoir en cassation. Vendredi 2 octobre, c’était donc au tour de la cour d’appel d’Angers de se pencher sur cette affaire. Le délibéré sera rendu le 4 novembre, en attendant nous publions cet excellent récapitulatif de l’affaire et de ses enjeux rédigé par Eric Vuillard et d’abord paru chez nos confrères de Bibliobs.
Il n’allait pas de soi que le récit obscur de notre modernité s’intitule Le Procès. Pourtant, ceux qui ont participé au soutien d’une personne poursuivie par l’Etat ont tous fait l’expérience troublante d’une disproportion des forces, d’une inégalité irréductible entre l’Etat et les citoyens. Même si l’on peut toujours se féliciter de l’existence d’un comité de soutien en faveur d’une personne que l’Etat accable de sa vindicte, même si toute mobilisation en faveur de la liberté est une bonne nouvelle, il est toutefois inquiétant que la défense d’un citoyen ordinaire nécessite absolument l’appui d’un groupe, d’un comité de soutien, pour avoir la chance d’être entendue.
Vincenzo Vecchi a participé aux manifestations contre le G8 à Gênes, en 2001 ; il a…
Auteur : lundimatin
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