Affichage sauvage : quand les multinationales s’accaparent l’espace public en toute impunité

Militants antipub et services de propreté communaux ont désormais un ennemi commun : l’affichage sauvage. Graffs sur le sol, affiches placardées sur les murs de la ville, les bancs, les grilles, les panneaux de chantiers… Ce dispositif est devenu une véritable machine à pub perpétrée par des agences de « guérilla marketing », sous l’ordre de grandes marques n’ayant aucun scrupule à s’accaparer l’espace public pour mieux vendre leurs produits et services. Face à cette débauche publicitaire, militants et services publics ont lancé la riposte.

Au début, l’affichage sauvage était un phénomène relativement marginal, surtout utilisé par des associations de quartier ou théâtres ayant trop peu de moyens pour accéder aux affichages officiels, ou par des activistes voulant faire passer des messages de société.

Mais depuis 2013, des agences publicitaires d’un nouveau genre sont apparues et proposent de l’affichage sauvage à des grandes marques. Monoprix, Amazon, Canal+, Leroy Merlin et prestigieuses enseignes en tout genre utilisent sans vergogne cette « nouvelle tendance » pour se donner une image subversive et urbaine.

« Avec l’affichage sauvage, les marques sont gagnantes dans tous les cas. L’intérêt est d’avoir une belle photo qui fasse le buzz sur les réseaux sociaux, ou bien la campagne va être dénoncée : quoi qu’il arrive, le message est diffusé. » explique Thomas Bourgenot, Chargé de plaidoyer chez Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP), pour La Relève et La Peste

Les afficheurs paient des salariés, souvent avec des contrats de travail précaires type autoentreprenariat, qui vont placarder les messages publicitaires partout dans les villes en prenant le risque d’être potentiellement interpellés par la police.

« Sur une même journée, vous pouvez avoir 4 à 5 affichages avec une dizaine d’affiches par spot pour chacune de leurs agences, plusieurs fois par jour, d’où les 5 cm d’épaisseur d’affiches qu’on voit parfois sur les murs. » décompte Thomas Bourgenot

Pourtant, à une époque de surconsommation et publicité intempestive, un peu de…

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Auteur: Laurie Debove