Afghanistan : un Comité de l’ONU fustige le recours à la lapidation pour les femmes adultères

Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW, selon l’acronyme en anglais) s’est dit profondément préoccupé par « la torture institutionnalisée et les mauvais traitements infligés aux femmes, en particulier en cas d’accusation d’adultère, et par le fait que les filles continuent d’être exclues de l’éducation formelle ».

Le Comité est alarmé par le fait qu’entre novembre 2022 et mai 2023, cinquante-huit femmes ont été fouettées publiquement pour des crimes allant de l’adultère et du non-respect des codes vestimentaires à la fugue et aux achats sans tuteur masculin.

Dans le même temps, plus de 37 peines de lapidation ont été imposées à des femmes au cours des trois dernières années, ce qui démontre le caractère systématique de la violence sexiste sanctionnée par l’État à l’encontre des femmes.

Disparition des femmes de la vie publique

Dans leurs conclusions et recommandations pour leur rapport présenté fin juin, les expertes se sont inquiétées des « informations crédibles » faisant état « d’arrestations et de détentions arbitraires, de passages à tabac, de flagellations, d’électrochocs et de pulvérisations de produits chimiques en guise de sanction pour l’engagement des femmes dans la défense des droits humains ou pour de prétendus [crimes moraux] ».

D’une manière générale, le Comité est préoccupé par l’absence de responsabilité pénale pour les crimes susceptibles de constituer une persécution fondée sur le sexe en vertu du droit pénal international, notant que « la structure hiérarchique des Talibans permet d’engager la responsabilité du commandement pour de tels actes ».

Il note également que ces actes ont entraîné la disparition des femmes de la vie publique dans un système qui peut constituer « un apartheid entre les sexes et qui, plus que jamais, nécessite d’être reconnu et codifié dans le cadre du droit pénal…

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Auteur: Nations Unies FR