Manifestation le 22 janvier 2023 dans le Gers, Occitanie. - © Patrick Batard / AFP

Agriculture : quand l’agro-industrie récolte ce que sème le gouvernement

Le modèle agro-industriel dans l’impasse

Bien loin de contribuer à une juste répartition des revenus, l’agro-industrie fait son beurre sur le dos du travail paysan. Les chiffres sont clairs : aujourd’hui, 1 agriculteur sur 5 vit sous le seuil de pauvreté. Amplitudes horaires à rallonge, difficultés voire impossibilité de prendre des jours de congés, retraites réduites à peau de chagrin (800€ par mois en moyenne)… De leur côté, 80% des salarié·es agricoles sont employé·es sous statuts précaires : CDD, contrats saisonniers, apprentis, ou encore travailleurs détachés. À cela s’ajoute l’accès, de plus en plus entravé, aux terres agricoles. Résultat, la France a perdu un tiers de ses fermes entre 2000 et 2020. Une ferme disparaît toutes les 50 minutes environ et, toutes les 32 minutes, la France compte un travailleur agricole en moins.

Le monde agricole se meurt… La faute à qui ?

La politique agricole française, première responsable

La forte tendance à libéraliser la politique agricole que suivent depuis des années les gouvernements successifs, main dans la main avec la FNSEA, n’est fondée sur rien d’autre que la recherche de la compétitivité, à l’aide d’une industrialisation à grande échelle, une mécanisation excessive (causant des suppressions d’emplois), l’agrandissement des fermes… Dans cette course au toujours plus, pour toujours moins cher, les paysan·nes, qui ont pourtant le rôle essentiel de nous nourrir, sont doublement perdant·es : à l’international, la multiplication d’accords de libre-échange les mettent en concurrence avec les producteurs de pays moins disant sur le plan social et environnemental ; et à l’échelle nationale, ils ne font pas le poids face à l’hégémonie de la grande distribution, qui ne cesse de tirer les prix vers le bas, ne laissant aux producteurs que le strict minimum et souvent moins. La course à la compétitivité ne rémunère que ceux qui…

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Auteur: Julia Orain