Agrivoltaïsme : les « champs électriques » désormais mieux définis par la loi

Adoptée par le parlement début 2023, la loi d’accélération des énergies renouvelables entend notamment encadrer l’agrivoltaïsme. En quoi cette pratique consiste-t-elle ?

À l’origine, les panneaux utilisant l’énergie radiative du soleil avaient surtout vocation à équiper les toits des bâtiments des fermes. Peu à peu, les projets photovoltaïques ont commencé à coloniser les champs, au risque de diminuer la production agricole et d’artificialiser l’espace rural. Il a ainsi été montré que beaucoup de projets photovoltaïques au sol, sous prétexte de coexistence, ont entraîné un changement d’usage des parcelles concernées. L’agriculture ombragée devenait l’alibi du déploiement sans vergogne d’une énergie verte certes, mais surtout très rentable pour une poignée d’investisseurs.

Le concept d’agrivoltaïsme procède d’une autre logique : la synergie entre l’agriculture et la production solaire. En 2018, la Commission de régulation de l’énergie proposait un cahier des charges pour « le photovoltaïque innovant », lequel doit « répondre à un besoin agricole » et permettre de « coupler une production photovoltaïque secondaire à une production agricole principale ».

L’Ademe, dans une étude du 27 avril 2022, définissait l’agrivoltaïsme comme l’installation située sur une même parcelle qu’une production agricole, lorsqu’elle lui apporte directement certains services (adaptation au changement climatique, amélioration du bien-être animal…) et ce, sans dégradation de la culture, ni diminution des revenus qui en sont issus.

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Atténuer et s’adapter au changement climatique

Est-il possible de protéger le potentiel agronomique des terres agricoles tout en en faisant des générateurs d’électricité renouvelable ? Autrefois déraisonnable, l’idée prend du sens avec la nouvelle donne climatique. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il convient d’amplifier le développement du renouvelable, notamment le solaire, objectif…

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Auteur: Benoît Grimonprez, Droit rural et de l’environnement, Université de Poitiers