Après les représentants d’Auchan et Michelin, ce sont les dirigeants du groupe Renault qui ont été auditionnés par la commission d’enquête sur les aides publiques aux grandes entreprises, lancée par le groupe communiste. La problématique se pose d’une façon particulière dans un secteur « engagé dans une transition inédite » vers l’électrification et « extraordinairement exposé à la concurrence internationale », a d’abord tenu à rappeler Jean-Dominique Senard, le président de Renault.
Dans un contexte géopolitique « brutal », l’industriel a dessiné une Europe coincée entre « deux blocs très ambitieux qui utilisent le levier des aides publiques de manière extrêmement volontariste », à savoir les Etats-Unis et la Chine. Du côté américain, Jean-Dominique Senard s’est dit « frappé de la vitesse et de l’efficacité avec laquelle l’Etat fédéral et les entreprises américaines se sont associées pour développer » l’Inflation Reduction Act (IRA), qui a permis de mobiliser 400 milliards de dollars pour la filière automobile.
Le soutien total de la Chine à l’un de ses secteurs industriels clés serait encore plus important d’après le président de Renault, qui évoque une « partie émergée de l’iceberg » d’environ 150 milliards sur dix ans. « On a changé d’époque », analyse Jean-Dominique Senard, pour qui « il n’y a pas un grand État dans le monde où l’industrie ne fonctionne pas…
Auteur: Louis Mollier-Sabet