Notre équipage est allé enquêter dans trois aires marines protégées (AMP) au large des Hauts-de-France à bord du Witness, le dernier-né des bateaux de la flotte de Greenpeace.
Une protection… en trompe l’œil
La France aime se vanter d’être une championne de la préservation des océans. Avec plus de 33% de son espace maritime classé en AMP, elle affiche des chiffres impressionnants. Mais la réalité est bien différente : 98,4% de ces zones autorisent des pratiques qui détruisent les écosystèmes qu’elles sont censées protéger.
Le Banc des Flandres : un refuge en danger
Situé au large du littoral des Hauts-de-France, le Banc des Flandres est une zone Natura 2000 couvrant 1129 km². Elle abrite des espèces emblématiques comme les marsouins communs et les phoques veaux marins, mais ces animaux sont constamment menacés :
- 27 % des marsouins échoués portent des traces de capture accidentelle dans des engins de pêche.
- Les dunes hydrauliques et les fonds sableux, essentiels pour la reproduction et l’alimentation des espèces, sont dégradés par le chalutage de fond.
- La pêche industrielle reste omniprésente, avec des chalutiers effectuant plus de 9400 heures de pêche par an dans la zone.
Malgré les menaces qui pèsent sur la biodiversité marine, les restrictions sont faibles. Le chalutage électrique est interdit depuis 2019, mais les pratiques destructrices comme le chalutage de fond et pélagique continuent.
Récif Gris Nez Blanc Nez : des habitats essentiels fragilisés
Le récif Gris Nez Blanc Nez est une autre zone Natura 2000 de 292 km². Ce site est crucial pour de nombreuses espèces :
- Les marsouins communs, les phoques gris et veaux marins, ainsi que de nombreux oiseaux migrateurs (macreuses noires, guillemots de Troïl) utilisent cette zone pour s’alimenter et se reposer.
- Les habitats spécifiques à la zone abritent des éponges, des cnidaires et des…
Auteur: Greenpeace France