Alain Minc et Jacques Attali, l'éternel retour des duettistes médiatiques

Nous sommes en 1984. Alors que l’émission « Vive la crise » présentée par Yves Montand sur Antenne 2 rencontre un franc succès, Bernard Pivot décide à son tour de mettre à l’honneur sur la chaîne du service public le libéralisme économique en invitant simultanément deux sémillants penseurs, Alain Minc et Jacques Attali, tout acquis à la rigueur budgétaire désormais prônée par les hiérarques socialistes. Quarante ans plus tard, ô surprise, revoici nos deux compères dans les studios de France Inter, invités par Léa Salamé et Nicolas Demorand dans « le débat du 7/10 » (11 mars 2024). Au menu, « Faut-il augmenter les impôts ? ». L’occasion rêvée de revenir sur une improbable longévité médiatique.

Une amitié complice

Avant leur passage dans la matinale de France Inter, Léa Salamé, aussi audacieuse qu’inventive dans ses choix d’invités, avait déjà accueilli fin décembre nos deux complices dans son émission « Quelle époque », toujours sur le service public. Nos deux amis sont inséparables, c’est un fait. Depuis 45 ans au moins, ils murmurent à l’oreille des puissants – patrons et politiques de tous bords –, pondent des livres comme des rapports à intervalles réguliers (du rapport Nora-Minc sur « l’informatisation de la société » de 1977 au rapport Attali pour « la libération de la croissance française » de 2008), dirigent des entreprises et autres cabinets de conseil florissants, sans jamais négliger leurs passages dans les médias dominants, innombrables.

Éloge de l’entre-soi et de la domination

Rompus l’un comme l’autre aux marathons promotionnels, ils ne ratent jamais une occasion de dire tout le bien qu’ils pensent des œuvres de leur homologue ; par exemple, dans L’Express du 18 janvier 2007, Jacques Attali ne tarit pas d’éloge sur la biographie de J. M. Keynes que vient de publier Alain Minc : « Avec force détails, Alain Minc révèle bien des…

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Auteur: Thibault Roques