Alerte : la Commission européenne veut de nouveau donner son feu vert à un pesticide extrêmement dangereux

Jeudi prochain, la Commission européenne proposera aux États membres de maintenir le propyzamide, un pesticide notoirement toxique, sur le marché de l’UE. Cette proposition va à l’encontre de l’avis de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et de la loi. La substance présente en effet des risques élevés pour les consommateurs. C’est l’un des pesticides toxiques les plus fréquemment trouvés dans les fruits et légumes cultivés en Europe (1) et il figure sur la liste des 12 pesticides les plus toxiques qui devraient être interdits immédiatement selon PAN Europe. Générations Futures et PAN Europe appellent les États membres à rejeter cette proposition, à protéger la santé des citoyens de l’UE et à se conformer au droit de l’UE.

En vertu du règlement de l’UE sur les pesticides, une substance pesticide ne peut être approuvée que lorsqu’il est démontré qu’elle n’engendre pas d’effets nocifs sur la santé humaine ou d’effets inacceptables sur l’environnement. À cette fin, toutes les informations sur la toxicité des substances et de leurs métabolites associés doivent être fournies par l’industriel producteur avant leur approbation/renouvellement.

Ne respectant pas cette condition, le propyzamide aurait dû être interdit il y a six ans (2). Au lieu de cela, la substance a été ré-approuvée en 2018 à condition que des « informations complémentaires » sur la toxicité de ses métabolites et sur le risque pour les consommateurs soient soumises ultérieurement.

Salomé Roynel, Policy Officer chez PAN Europe commente : « Cette pratique de demander des informations complémentaires est une procédure standard pour ré-approuver les substances toxiques dont le dossier n’est pas complet. Elle n’est pas conforme à la réglementation pesticides qui la limite à des conditions particulières et exceptionnelles. Le propyzamide ne remplissait aucune de ces conditions » (3).

Les informations complémentaires ont été soumises à l’EFSA en 2018 et 2019, mais n’ont fait que confirmer les incertitudes existantes quant au risque pour les consommateurs et ces données ont été considérées par les experts de l’EFSA comme « non concluantes » (4).

Pauline Cervan, Toxicologue chez Générations Futures explique : « Les informations complémentaires soumises ne répondent pas aux exigences de l’EFSA et ne permettent pas d’évaluer la génotoxicité de certains métabolites, ni le risque pour les consommateurs. Pire, les informations soumises ont confirmé…

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Auteur: nadine